(Laurent Tailhade né le 16 avril 1854 à Tarbes, Hautes-Pyrénées et décédé à Combs-la-Ville, Seine-et-Marne le 1er novembre 1919* est un polémiste et poète satirique et libertaire.)
Entre les noms que chacun salue, il faut écrire d'abord celui de Sacha Guitry, ce Molière du XXe siècle, dont la gloire classique illuminera les générations futures, dont l'œuvre, loin de passer comme celle d'Augier, de Dumas, de tant d'autres, acquerra d'âge en âge une force nouvelle et de plus larges succès. Quelles œuvres poignantes, d'un accent humain et véridique où le cœur mis à nu palpite à la lumière implacable de la Vérité ! Jean de la Fontaine, Deburau sont, à coup sûr, les plus beaux drames qui aient illustré la scène française. Et je ne trouve à nommer auprès de leur auteur que Beque ou Porto-Riche, ces cruels témoins de la société contemporaine.
La plus grande originalité de Sacha Guitry sera peut-être d'avoir échafaudé son œuvre entière sur sa propre vie. Il s'est, en elle, confessé comme Jean-Jacques ou Montaigne. Il a trouvé dans sa joie ou sa propre douleur un microcosme où se reflète en aspects infinis l'homme de tous les temps et de tous les univers. Le philosophe indulgent des Essais n'a pas été plus loin dans l'investigation, dans l'analyse de son moi. Il n'a pas mis une plus haute sagesse, une vision plus œcuménique de l'Être universel dans le bréviaire dont nous admirons le désenchantement et la prudence résignés. Cependant, Michel de Montaigne était un vieillard. Il philosophait au déclin de sa vie. Sacha, lui, a commencé d'entrer dans la gloire au temps où le commun des hommes n'est pas sorti de page. Sa philosophie a dans les veines une pourpre de jeunesse qui prête à chacun de ses mots l'éclat du soleil levant et la fraîcheur du mois de mai.
Entre les noms que chacun salue, il faut écrire d'abord celui de Sacha Guitry, ce Molière du XXe siècle, dont la gloire classique illuminera les générations futures, dont l'œuvre, loin de passer comme celle d'Augier, de Dumas, de tant d'autres, acquerra d'âge en âge une force nouvelle et de plus larges succès. Quelles œuvres poignantes, d'un accent humain et véridique où le cœur mis à nu palpite à la lumière implacable de la Vérité ! Jean de la Fontaine, Deburau sont, à coup sûr, les plus beaux drames qui aient illustré la scène française. Et je ne trouve à nommer auprès de leur auteur que Beque ou Porto-Riche, ces cruels témoins de la société contemporaine.
La plus grande originalité de Sacha Guitry sera peut-être d'avoir échafaudé son œuvre entière sur sa propre vie. Il s'est, en elle, confessé comme Jean-Jacques ou Montaigne. Il a trouvé dans sa joie ou sa propre douleur un microcosme où se reflète en aspects infinis l'homme de tous les temps et de tous les univers. Le philosophe indulgent des Essais n'a pas été plus loin dans l'investigation, dans l'analyse de son moi. Il n'a pas mis une plus haute sagesse, une vision plus œcuménique de l'Être universel dans le bréviaire dont nous admirons le désenchantement et la prudence résignés. Cependant, Michel de Montaigne était un vieillard. Il philosophait au déclin de sa vie. Sacha, lui, a commencé d'entrer dans la gloire au temps où le commun des hommes n'est pas sorti de page. Sa philosophie a dans les veines une pourpre de jeunesse qui prête à chacun de ses mots l'éclat du soleil levant et la fraîcheur du mois de mai.
* Tailhade s'éteint le 1er novembre 1919 à Combs-la-Ville, laissant sa femme et sa fille dans un certain dénuement. Une souscription, en grande partie alimentée par Sacha Guitry, le sauvera de la fosse commune le 20 février 1921, pour lui donner une sépulture au cimetière Montparnasse.
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