mercredi 31 décembre 2008

Dialogues du film Assassins et voleurs de Sacha Guitry

Dans son bureau Philippe (Jean Poiret) est en train d'écrire, soudain un bruit provient de l'extérieur. Il éteint la lampe et, quelques secondes après, un cambrioleur, Albert (Michel Serrault), fait son entrée. Philippe rallume la lampe et Albert, surpris, se retrouve face à lui.

Philippe : Chut ! Ma femme dort dans la chambre voisine et il ne faut pas la réveiller !

(Il fait signe à Albert, interloqué) Venez !

Albert : Mais, je...

Philippe : Venez-vous asseoir là. Vous arrivez très bien. Je ne dirai pas que je vous attendais, mais presque...

Albert : Qui… Moi ?

Philippe : Oui. Vous ou un autre qui aurait été de la même espèce que vous. Vous allez me comprendre...

(Il lui montre un revolver.)

Albert : Mais... oh ! La, la !

Philippe : Non, non, n'ayez pas peur, il ne vise que moi. J'allais me suicider dans cinq ou dix minutes... Extraordinaire coïncidence ! Cette décision de m'en aller, je l'ai prise il y a quelques heures, mais ce n'est pas sans une certaine répugnance que j'allais mettre ce projet à exécution.
Votre « miraculeuse » visite va simplifier toutes choses. Vous êtes un assassin, n'est-ce pas ?

Albert : Oui. Enfin, il ne faut rien exagérer. Je suis plutôt voleur ! Seulement, il faut bien le dire, c'est une profession qui vous met quelquefois dans l'obligation de...

Philippe : De vous défendre ?

Albert : Dame, c'est qu'on peut se retrouver tout à coup...

Philippe : ...en face de gens brutaux qui ne sont pas disposés à se laisser voler sans opposer, tout de même, une certaine résistance.

Albert : Vous avez dit le mot, car, si les gens se laissaient bâillonner ou même s'ils restaient tout simplement tranquilles on ne leur ferait aucun mal. S'ils nous considéraient comme des polyvalents et non comme des voleurs, les choses ne s'envenimeraient pas. Nous, n'en voulons qu'à leur argent...

Philippe : Et ils y tiennent, bien sûr, comme vous y tenez vous-même !

Albert : Voilà.

Philippe : Vous êtes-vous souvent trouvé dans la nécessité de tuer ?

Albert : Deux ou trois fois... mais, enfin, je n'ai vraiment tué qu'une seule fois...

Philippe : Vous le regrettez ?

Albert : De n'avoir tué qu'une fois ?

Philippe : Non, d'avoir tué une fois.

Albert : Oh ! Non, non, non ! Ça, pas du tout. Car, il se passe une chose qui est vraiment curieuse nous en parlons souvent, entre nous, cambrioleurs la plupart des gens que nous nous sommes trouvés dans la nécessité comme vous dites de supprimer nous nous apercevons après que ce n'étaient pas des gens très bien, ni très honnêtes ni très propres. Et c'était justement le cas du bonhomme que j'ai descendu : un forban, c'est bien simple ! Et personne ne le savait. Donc, sa mort ayant mis un terme à ses escroqueries, c'est à moi qu'on le doit. Mais je vous ai coupé la parole... revenons à votre suicide car, je me demande à quoi vous voulez en venir...

Philippe : A ceci : puisque me voilà nez à nez avec un homme dont c'est un peu la profession...

Albert : Oh...

Philippe : ...je vais vous demander de bien vouloir me suicider vous même...

Albert : Froidement, comme ça ?

Philippe : Ça vous ennuie ?

Albert : Oh ! C'est pas que ça m'ennuie, mais enfin, ça me gêne un peu, parce que ça va manquer de légitime défense ! Le consentement de la victime est une chose rare, vous savez !

Philippe : Ce n'est pas un consentement ! C'est un service que je vous demande ! D'ailleurs, dites-moi la somme que vous voulez et... je ne la discuterai pas, si vous êtes raisonnable !

Albert : hein ! Ça vaut cher !

Philippe : Pas tellement. Voyons, vous ne courrez aucun risque...

Albert : Ah.

Philippe : Mais non !

Albert : Tout de même, si.

Philippe : Puisqu'il y aura mon testament dans lequel je déclare que je vais me suicider... vous êtes donc couvert ! Dans le cas improbable où vous serez enquêté, mais vous ne le serez pas si vous suivez mes directives ! Vous tirez de tout près, comme si c'était moi qui tenais le revolver. Aussitôt le coup parti, vous le posez à terre, la crosse retournée de mon côté, tout comme s'il était tombé de ma main droite. Vous repartez par la fenêtre en refermant les volets, mais il faut le faire très vite, avant que ma femme n'arrive. Vous reprenez votre échelle, et vous allez la remettre là où vous l'avez prise !

Albert : Ah ! Oui. Oui, c'est ingénieux, évidemment ! Et, d'autre part, le testament doit écarter tous les soupçons, comme vous le disiez !

Philippe : voila pourquoi, je vais vous demander de me faire grâce d’environ vingt minutes le temps de l’écrire ce testament précisément que je commencé lorsque vous êtes entrez et vous voyez que je ne vous mens pas.

(Il lui montre le testament.)

mardi 30 décembre 2008


Chez Les Zoaques


Règlement à l'usage des invités.


(Sacha Guitry possédait une propriété à Jumièges qui s'appelait « Chez les Zoaques » voilà le règlement pour ses invités)


Article premier.


Nous voulons consacrer ce premier article à vous souhaiter la bienvenue, et nous vous disons : Vous êtes ici chez vous. Mais rendez-vous compte que c'est une façon de parler.

Article 2.


Faudrait-il vous répéter que, votre chambre ayant été choisie avec discernement, il est inutile de vous entêter à vouloir en changer ?

Article 3.


Vous trouverez sans peine à la tête du lit une petite poire avec un fil : c'est la sonnette.
A ce sujet nous croyons devoir vous rappeler le vieux dicton français : « On n'est jamais si bien servi que par soi-même. »

Article 4.


Si vous avez l'habitude de vous coucher de bonne heure, ne changez rien à vos habitudes. Mais les chambres donnant sur le hall, appliquez-vous à ne pas troubler par votre sommeil les conversations de ceux qui ne dorment pas.

Article 5.


En aucun cas messieurs les invités ne pourront se servir des baignoires pour y laver leurs bicyclettes.

Article 6.


La clef de la cave est à disposition de messieurs les invités. Nous voulons parler de la cave à charbon.

Article 7.


A table, quelque appétit que vous ayez, songez que vous n'êtes jamais le dernier à vous servir.

Article 8.


Au salon, si messieurs les invités croyaient se trouver dès le premier jour en mesure de pouvoir prendre part à la conversation, ils le feraient bien entendu avec la plus grande circonspection et sous leur entière responsabilité.

Article 9.


Les personnes qui viennent du samedi au lundi sont priées de ne pas prolonger leur séjour au-delà du mercredi.

Article 10.


Hélas ! Toutes les joies sont limitées ! Quand l'heure affreuse du départ aura sonné pour vous, que votre décision soit brusque. Ne demandez pas à consulter l'indicateur, ne cherchez pas à nous faire comprendre que vous allez partir, ne traînez pas, dites seulement : « Je pars ! », et vous verrez que nous serons aussi courageux que vous. Nous vous indiquerons brièvement les heures des trains et, sitôt que votre choix sera fait, nous n'en parlerons plus. Nous ne voulons pas que votre départ soit un souvenir pour nous.Le souvenir, c'est que vous serez venu.


Les Zoaques.

lundi 29 décembre 2008

Le Roman d'un tricheur (1936)

■ tiré du roman Mémoires d'un tricheur.
Sortie : 19 septembre 1936 au cinéma Marignan à Paris.
Durée : 77 minutes

Synopsis : Pour avoir volé huit sous dans le tiroir-caisse de ses parents, un petit garçon est puni : il est privé des champignons du déjeuner. Les onze membres de la famille à table meurent empoisonnés. Chasseur dans un restaurant puis groom dans un hôtel de la Côte d'Azur, le jeune homme se fait le serment d'être riche un jour. Naturalisé monégasque, il devient croupier. Puis tricheur professionnel. Un honnête homme fait de lui un joueur : notre héros perd en jouant honnêtement, tout ce qu'il avait gagné en trichant.

dimanche 28 décembre 2008

« Aimer, c'est faire constamment l'amour, à tout propos jusqu'en paroles. Et c'est le faire où que ce soit, n'importe quand parce qu'on est heureux, parce qu'on est morose, parce qu'on se sent bien, parce qu'on est malade et parfois même aussi parce qu'on n'en a pas le temps. »

extrait de Elles et Toi

samedi 27 décembre 2008

Bonne Chance (1935)

Sortie : le 20 septembre 1935 au cinéma Colisée à Paris.

Durée : 78 minutes.

Synopsis : Une rue d'un quartier populaire de Paris. Claude, un rapin bientôt quinquagénaire, vivant chichement de ses croquis, a pour voisine une jeune et jolie blanchisseuse, Marie Muscat, qui habite un modeste appartement avec sa mère. Celle-ci a hâte de la marier. Un prétendant se présente en la personne de Prosper, un benêt, en instance de départ pour treize jours d'instruction militaire. Mais Marie semble plus attirée par le peintre, en dépit de leur différence d'âge. Alors qu'elle va acheter un billet de loterie, il lui souhaite cordialement « bonne chance ». Superstitieuse, elle décide de partager son lot avec lui si elle gagne. Et c'est ce qui arrive: elle touche deux millions ! Claude n'accepte qu'à la condition qu'ils s'offrent ensemble un beau voyage. En tout bien tout honneur, car Marie est à présent fiancée à Prosper. Le mariage doit avoir lieu dans deux semaines à Fontenac, petite bourgade du Midi dont la jeune fille est originaire. Claude s'engage à accompagner la promise jusqu'à la porte de la mairie, leur escapade terminée. Des péripéties diverses et cocasses vont émailler ce périple qui ressemble bientôt à un voyage de noces avant la lettre. Pour commencer, Claude couvre Marie de cadeaux, en puisant largement dans leur pactole. Il lui fait une cour discrète, mais assidue. Ils font chambre à part, mais le hasard les rapproche sans cesse. Au casino de Monte-Carlo, il s'aperçoit qu'elle est son porte chance : il se ruine en son absence, mais regagne une fortune dès qu'elle réapparaît. À Fontenac, Claude réserve une surprise à sa protégée : grâce à l'envoi d'un chèque conséquent au maire du village, Marie sera accueillie comme une reine. Constatant qu'elle est née de père inconnu, il se propose même de la reconnaître, en secret. Ce qui va compliquer les choses, car entre-temps, Prosper s'est trouvé une autre compagne, de sorte que la place du marié reste vide le jour de la cérémonie. Claude se précipite pour l'occuper, quitte à prendre pour épouse celle dont il faillit devenir le père adoptif ! Et tout le monde sera heureux...

vendredi 26 décembre 2008

Les Trois font la paire (1957)

■ (n'apparaît pas comme acteur, mais narrateur)

Sortie : le 17 mai 1957 aux cinémas Gaumont Palace, Aubert Palace, Gaumont Théâtre et Raimu à Paris.

Durée : 90 minutes.

Synopsis : Espérant faire carrière dans le gangstérisme, Jojo, un jeune chenapan, démontre son savoir-faire en poignardant un passant en plein jour. Or, la victime était en train de tourner un film, et le crime a été enregistré. Chargé de l'enquête, le commissaire Bernard, un fin limier qui se prend pour Maigret, se fait projeter la séquence et en extrait un portrait de l'assassin. L'un de ses hommes croit y reconnaître un clown du cirque Médrano, lequel est aussitôt arrêté. Mais ce dernier a un frère jumeau pour partenaire : chacun s'accuse pour disculper l'autre. Deux suspects valant mieux qu'un, on les garde tous deux sous les verrous à la Sûreté. Cependant, le véritable meurtrier court toujours : c'est un sosie des jumeaux antipodistes. Il faut l'intervention de Titine une dame de mœurs légères, mais à la mémoire infaillible, qui a passé la nuit avec ce troisième larron pour que la lumière se fasse. Seule une femme, vénale de préférence, était à même de démêler le vrai du faux, la réalité de ses simulacres. Au lit, un homme se découvre, sans illusion possible... Jojo, confondu, sera abattu sur les lieux mêmes de son forfait, par le chef de la bande dans laquelle il souhaitait être admis. De quoi vous désespérer d'être malhonnête ! Ce règlement de comptes sera d'ailleurs maquillé en suicide, au grand dam du commissaire de police, qui n'y verra que du feu...

jeudi 25 décembre 2008

Assassins et voleurs (1957)

■ (n'apparaît pas comme acteur)

Sortie : 8 février 1957 aux cinémas Paramount, George V, Lutétia, Palais Rochechouart, Sélect et Folies à Paris.

Durée: 80 minutes.

Synopsis : Apparemment peu fait pour se rencontrer, deux hommes se trouvent face à face. Albert Le Cagneux est cambrioleur et le château qu'il visite appartient à Philippe Dartois. Celui-ci ne semble pas ému par celui-là et, flegmatique, malicieux et bavard, il explique à Albert déconcerté qu'il est le bienvenu. Il cherchait le moyen d'en finir avec une vie qui lui pèse. Albert arrive à point, il sera l'instrument du destin.

Philippe alors raconte sa vie à son interlocuteur et dévoile les secrets d'une existence tumultueuse. Autrefois, le séduisant châtelain fut surpris chez sa maîtresse par le mari jaloux. Coups de revolver : la jeune femme fut tuée mais Philippe, à son tour, supprima l'époux bafoué et laissa condamner à sa place un témoin innocent. Il traîne depuis ce remord, bien qu'un accident de voiture l'ait empêché d'intervenir au procès. Or, durant le temps où il était inconscient, une nouvelle vie s'était ouverte à lui : un voleur payait pour lui, pourquoi par un juste retour ne deviendrait-il pas, lui aussi, voleur ? Il le devint. Philippe narre avec une grande complaisance quelques-uns de ses vols où il combina virtuosité et ingéniosité. Toutefois, son anxiété est grande car il a appris, le jour même, que sa victime vient de sortir de prison. Celui-ci ne doit penser qu'à se venger. C'est pourquoi Philippe Dartois, plein d'angoisse, ne songe plus qu'à mourir. Albert lui révèle alors que c'est lui l'homme redoutable. Puisque Philippe veut mourir, Albert se fera un plaisir de l'abattre, après que sa future victime ait rédigé rapidement un testament en sa faveur. Ce qui est fait. Philippe explique une dernière fois la façon de faire croire à un suicide et, ce faisant, il tire sur Le Cagneux. Dartois, assassin et voleur, n'a plus qu'à déchirer le testament tout en déclarant : « Cet homme-là m'aurait emmerdé toute ma vie ! ».

mercredi 24 décembre 2008

Si Paris nous était conté... (1956)

Sortie : le 10 février 1956 aux cinémas Gaumont, Palace, Berlitz et Paris à Paris.

Durée: 183 minutes.

Synopsis : Débutant son film quand Paris était Lutèce, évoquant les invasions, n'oubliant ni sainte Geneviève, ni Jeanne d'Arc, le conteur remonte à sa fantaisie le cours des siècles et s'il donne la préférence à Louis XI, à François Ier à Henri III, à Henri IV, c'est parce que dans ses œuvres précédentes il avait célébré Louis XIV, Louis XV et Napoléon. Un chanteur des rues assure la liaison entre les époques. L'épisode des évasions de Latude, célèbre embastillé, prend une grande importance. On voit naître la Révolution, condamner Louis XVI et Marie-Antoinette, et l'impératrice Eugénie s'apprête à figurer au milieu de ses dames d'honneur, dans le célèbre tableau de Winterhalter. Une gaillarde centenaire nous amène ensuite en 1955, à travers la succession des républiques en égrenant les souvenirs de la Belle Époque et ceux de la Grande Guerre.

mardi 23 décembre 2008

Napoléon (1955)

Sortie : 25 mars 1955 aux cinémas Gaumont, Palace, Berlitz, Paris et Studio 38 à Paris.

Durée: 183 minutes.

Synopsis : Sacha Guitry, encore une fois dans la peau de Talleyrand, nous raconte et commente l'histoire de l'Empereur, avec son cynisme ironique et élégant, un brio et légèreté qui n'appartiennent qu'à lui. Historiettes piquantes, interprétées par les acteurs plus renommés de l'époque, et grandes fresques historiques se marient avec une souplesse qui enchante de bout en bout.

Racontées par Talleyrand, à qui l'on vient d'apprendre sa mort à Sainte-Hélène, la vie et les conquêtes (militaires et galantes) de Bonaparte, devenu Napoléon après le coup d'état du 18 Brumaire. Son enfance, son ascension irrésistible vers la gloire, ses amours, ses triomphes, ses revers, son abdication, son exil.

lundi 22 décembre 2008

Si Versailles m'était conté... (1953)

Sortie : 12 février 1954 aux cinémas Gaumont, Palace, Berlitz et Marignan à Paris.


Durée: 165 minutes.

Synopsis : Avec une manière toute personnelle, suprêmement élégante et raffinée d'écrire l'histoire du Château de Versailles, Sacha Guitry est le maître d'œuvre d'une suite de grandes scènes où défilent les acteurs plus célèbres les uns que les autres donnant aux personnages qu'ils incarnent une apparence inoubliable. Mais le véritable héros du film est le Château de Versailles...

dimanche 21 décembre 2008

La Vie d'un honnête homme (1953)

■ (n'apparaît pas comme acteur, mais narrateur)

Synopsis : Sévère et redoutable homme d'affaires, morose et apparemment austère, tel se présente à sa famille, à ses serviteurs et à son personnel, M. Albert Ménard Lacoste qui se plaît à s'auréoler du titre d'honnête homme. Pour son malheur, Albert à un frère jumeau, Alain, dont la ressemblance physique avec lui est hallucinante, tandis que leurs caractères diffèrent en tous points. Les deux hommes ne se sont jamais aimés et, s'étant éloigné de sa famille, Alain a vécu une existence fantasque, soumise à son bon plaisir. Sans ressources, il vient demander à Albert, riche et puissant, de lui trouver une place dans ses usines. Celui-ci refuse froidement, consent à une aumône et éconduit le visiteur. Toutefois, ayant retenu l'adresse du médiocre hôtel où il demeure et tourmenté par un obscur remords, Albert va retrouver son jumeau. Il le trouve fatigué, déprimé... Pire, au milieu de la conversation, Alain, victime d'un malaise, meurt subitement. C'est alors qu'une idée machiavélique germe dans le cerveau d'Albert : profiter de cette ressemblance extraordinaire, faire croire que c'est lui, l'industriel irréprochable, qui est mort et, sous l'identité d'Alain, observer l'attitude de ses proches à l'occasion de son décès. Le plan réussit fort bien. Une prostituée de haut vol, surnommée « la Comtesse », qui a eu des bontés pour Alain, s'y laisse prendre. Et le rusé Albert ayant rédigé un codicille à son testament codicille qui avantage son frère jumeau assiste, écœuré, à toutes les lâchetés et à tous les abandons de sa femme, la cupide et autoritaire Madeleine, et de ses enfants. Si bien que lorsque le docteur de la famille découvre la supercherie, Albert, édifié et gonflé d'amertume, s'est déjà éloigné pour toujours dans la nuit.

samedi 20 décembre 2008

Je l'ai été trois fois (1952)

■ reprise d'extraits de ses pièces Mon double et ma moitié & Les Desseins de la providence.

Sortie : 24 octobre 1952 aux cinémas Le Français et Marbœuf à Paris.
Durée: 97 minutes.
Synopsis : Le comédien Jean Renneval, un séduisant quinquagénaire, est en tournée théâtrale à Monte-Carlo. Il est attiré par une jolie femme, épouse d'un bijoutier, et obtient d'elle un rendez-vous galant, entre le deuxième et le troisième acte de la représentation, le mari devant opportunément partir ce soir-là pour Paris. Mais ce dernier, craignant de laisser sa femme seule, invite à dîner un chaperon, Henriette, et se met à raconter au cours du repas comment il fut victime par deux fois d'infidélité conjugale. Sa première épouse l'a trompé, de bonne foi, avec un Belge qui était son parfait sosie ; la seconde, par excès de zèle commercial, avec un sultan amateur de pierres précieuses. On a beau avoir une tête de cocu, ce qui est le cas du bijoutier, un tel doublet a de quoi vous rendre méfiant. Or, jamais deux sans trois : ayant raté son train, le cornard va trouver sa dernière femme en compagnie de Renneval, au moment où celui-ci s'apprête à rentrer en scène, en costume de cardinal. Persuadé qu'il a affaire à un authentique prélat, le bijoutier accepte cette troisième infortune, couverte par la dignité sacerdotale.

vendredi 19 décembre 2008

La Poison (1951)

■ Dans ce film Sacha Guitry n'y apparaît pas comme acteur mais narrateur. Il tourna ce film en 11 jours surtout du faite que Michel Simon n’aimait pas les deuxième prise & en partie surtout parce que le génie jamais, cela ne peux traîner.

Sortie : 30 novembre 1951 aux cinémas Gaumont, Palace, Berlitz et Colisée à Paris.

Durée: 85 minutes.

Synopsis : Paul Braconnier ne peut plus supporter sa femme, vieille et sale pocharde. Elle, de son côté, a acheté secrètement de la mort-aux-rats pour supprimer son époux. Impressionné par l'habileté de Maître Aubanel, qui vient de fêter son centième acquittement, Paul Braconnier va le trouver et le questionne avec suffisamment d'adresse pour apprendre dans quelles conditions il peut tuer sa femme en étant à peu près assuré d'être acquitté. De retour chez lui, il exécute les « instructions » de l'avocat à la lettre : il tue, d'un coup de couteau dans le ventre, sa femme, qui avait commencé à lui verser du poison. Brillamment défendu par Maître Aubanel, Paul Braconnier est triomphalement acquitté.

jeudi 18 décembre 2008

Deburau (1951)

■ d'après la pièce Deburau.

Sortie : 29 juin 1951 aux cinémas Le Royal et Le Méliès à Paris.

Durée: 120 minutes.

Synopsis : La France sous la Restauration. Au théâtre des Funambules, Boulevard du Temple, la grande vedette est le mime Deburau. Il joue Pierrot lunaire à la perfection. La presse le porte aux nues. Il ne manque pas d'admiratrices, mais lorsque l'une d'elles tente de le séduire, il extrait de son gousset un médaillon représentant le portrait de sa femme. Il a aussi un fils, Charles. La famille est toute sa vie. Un jour, pourtant, survient une femme qui va lui faire oublier ses devoirs : c'est Marie Duplessis, la dame aux camélias. Il va vivre quelques semaines de bonheur intense avec elle, jusqu'à ce qu'il se voie supplanté par un rival plus jeune, Armand Duval. Entre-temps, sa femme l'a quitté. Désespéré, aigri, il ne lui reste que son fils, auquel il va se consacrer tout entier. Il tente de dissuader ce dernier de se lancer dans le théâtre. Mais, constatant qu'il a le feu sacré, il lui transmet le flambeau de son art. La lignée des Deburau continue.

mercredi 17 décembre 2008

Deburau (1951)

■ d'après la pièce du même nom.

Sortie : 29 juin 1951 aux cinémas Le Royal et Le Méliès à Paris.

Durée : 120 minutes.

Synopsis : La France sous la Restauration. Au théâtre des Funambules, Boulevard du Temple, la grande vedette est le mime Deburau. Il joue Pierrot lunaire à la perfection. La presse le porte aux nues. Il ne manque pas d'admiratrices, mais lorsque l'une d'elles tente de le séduire, il extrait de son gousset un médaillon représentant le portrait de sa femme. Il a aussi un fils, Charles. La famille est toute sa vie. Un jour, pourtant, survient une femme qui va lui faire oublier ses devoirs : c'est Marie Duplessis, la dame aux camélias. Il va vivre quelques semaines de bonheur intense avec elle, jusqu'à ce qu'il se voie supplanté par un rival plus jeune, Armand Duval. Entre-temps, sa femme l'a quitté. Désespéré, aigri, il ne lui reste que son fils, auquel il va se consacrer tout entier. Il tente de dissuader ce dernier de se lancer dans le théâtre. Mais, constatant qu'il a le feu sacré, il lui transmet le flambeau de son art. La lignée des Deburau continue.

mardi 16 décembre 2008

Le Trésor de Cantenac (1950)

Sortie : 6 septembre 1950 aux cinémas Marignan et Marivaux à Paris.

Durée : 95 minutes.

Synopsis : “Il était une fois un petit village qui vivotait modestement, loin des grandes routes...” Nous sommes à Cantenac, une localité imaginaire en proie à de mesquines querelles de clocher, où tout le monde en veut à tout le monde. Il y a là, entre autres, le maire et le curé, qui sont frères jumeaux et ennemis jurés ; une mercière qui cherche en vain un époux pour sa fille, la belle Virginie ; l'opulente tenancière du café, flanquée d'un mari et d'un amant, aussi jaloux l'un que l'autre; un poivrot, qu'on n'a jamais vu boire mais qui paraît toujours saoul ; l'idiot du village, moins bête qu'il n'en a l'air; une famille de paysans âpres au gain ; et deux patriarches respectables: un vieillard de 128 ans, qui ne se résigne pas à mourir, et un baron septuagénaire, descendant d'une noble lignée, aujourd'hui ruiné mais qui porte encore beau : il se paie même le luxe de se faire servir par un couple de domestiques, lesquels sont en fait devenus ses patrons, et dont il est le locataire ! Se sentant près de sa fin, et dégoûté de la vie, le baron songe au suicide. Le centenaire l'en dissuade en lui révélant l'existence d'un trésor, dont il est dépositaire, ayant appartenu autrefois au Sire de Cantenac, un lointain ancêtre du baron. Celui-ci le récupère, mais au lieu de l'employer à son usage personnel, choisit d'en faire profiter la communauté. Dès lors, Cantenac devient un paradis, où chacun oublie ses querelles et retrouve la joie de vivre. Dans son château reconstruit, le baron accueille le village au grand complet pour une fête costumée, où l'on chante et l'on danse. Lui-même reprend goût à la vie et au travail manuel en endossant une défroque de maître verrier, conformément au métier de son ancêtre.

lundi 15 décembre 2008

Tu m'as sauvé la vie (1950)

Sortie : 20 septembre 1950 à Paris.

Durée : 86 minutes.

Synopsis : Le baron de Saint Rambert est un vieil égoïste, qui vit seul avec ses domestiques. Il est en butte aux assiduités de sa voisine, une comtesse au tempérament incendiaire. Un jour, on sonne à la porte : c'est une espèce de clochard philosophe à la recherche d'un emploi. Le baron lui propose une aumône, que l'autre refuse avec hauteur. Là-dessus, le baron sort faire sa promenade en ville. Peu après, on le ramène sur une civière : il a failli être écrasé par un chauffard et n'a dû son salut qu'à l'intervention d'un passant, lequel n'est autre que le clochard qu'il avait éconduit. Par reconnaissance, le baron décide d'en faire son légataire universel (il porte le nom prédestiné de Fortuné Richard), à la consternation de son entourage, qui convoitait l'héritage. Cependant, soigné attentivement par une jolie infirmière, le baron songe à créer un foyer. L'ex-clochard n'y a plus sa place. Il a d'ailleurs d'autres visées : la comtesse lui tend les bras, avec sa fortune en prime. Quant à l'infirmière, elle se révèle être l'épouse du chirurgien qui a soigné l'illustre malade ; son travail accompli, elle abandonne la place. Les domestiques respirent : il n'y a plus à redouter de captation d'héritage. Le baron retrouve sa vie paisible d'antan, avec un regain de misanthropie.

dimanche 14 décembre 2008

Toâ (1949)

■ tiré de la comédie Tôa.

Sortie : 28 octobre 1949 aux cinémas Olympia, Alhambra et Les Portiques à Paris

Durée : 88 minutes.

Synopsis : Après une orageuse scène de ménage avec son amant, l'auteur dramatique et acteur Michel Desnoyer, la belle Ecaterina décide de rompre et quitte les lieux. Michel reçoit peu après la visite de Françoise et de son mari Fernand, de retour d'un long séjour aux États-Unis. Comme le directeur du théâtre lui réclame une nouvelle pièce, Michel pense à mettre en scène l'histoire de sa liaison avec la fougueuse jeune femme. Pour incarner son ancienne maîtresse, il engage Françoise, qui rêve depuis toujours de monter sur les planches, ainsi que sa domestique en titre, Maria, pour jouer sa bonne. Le décor de la pièce sera une reproduction exacte du bureau de l'écrivain. Le soir de la première, Michel reçoit des menaces de mort. Ecaterina les lui a envoyés et se trouve dans la salle. Arguant qu'un auteur dramatique n'a pas le droit de raconter à tout le monde ses affaires de cœur, elle ne cesse de l'interpeller durant la représentation et provoque un scandale. Elle finit par se calmer et un dialogue s'engage alors entre Michel sur scène et Ecaterina, simple spectatrice. Le lendemain, tous les journaux font écho de l'incident peu commun de la veille, offrant une publicité inespérée. À tel point que le directeur du théâtre demande à Desnoyer d'inclure dans sa pièce l'intervention d'Ecaterina. Ce même matin, Michel reçoit tour à tour chez lui Françoise, suivie de peu par Fernand, puis Ecaterina. Laquelle accuse Françoise d'être devenue la maîtresse de Michel, et fait part de ses soupçons à Fernand. Mais la jeune femme, jalouse, ne pouvait savoir que Michel et Françoise sont frère et sœur. Michel et elle se réconcilient et décident de se marier. La pièce qui raconte leur idylle continuera son succès triomphal.

samedi 13 décembre 2008

Aux deux colombes (1949)

■ tiré de la comédie du même nom.

Sortie : 28 juillet 1949 aux cinémas Marignan et Marivaux à Paris
Durée : 89 minutes.
Synopsis : Jean-Pierre Walther un éminent avocat parisien, mène une vie tranquille avec sa seconde femme Marie-Thérèse. Un jour il voit arriver Marie-Jeanne, sa première femme et sœur aînée de Marie-Thérèse, qu'il croyait morte dans un incendie. Les deux sœurs se disputent violemment leur mari commun. Jean-Pierre constate qu'il n'a vraiment aimé ni l'une ni l'autre...

vendredi 12 décembre 2008

Le Diable Boiteux (1948)

■ Le Diable boiteux (Talleyrand) d'après la pièce de théâtre Le Diable Boiteux.

Sortie : 29 septembre 1948 aux cinémas Marignan et Marivaux (Paris).

Durée: 120 minutes.

Synopsis : Quelques épisodes de la vie du rusé diplomate français Talleyrand (1754 à 1838), qui servit sous six régimes, de Louis XV à Louis-Philippe : l'accident d'enfance qui l'affligea d'un pied-bot, son accession à la prêtrise puis à la dignité épiscopale, son aisance à retourner son froc, ses succès auprès des jolies femmes, sa manie de la conspiration, ses trahisons dictées par le seul souci de servir la France, enfin son triomphe : l'alliance avec l'Angleterre, peu avant sa mort.

jeudi 11 décembre 2008

Le Comédien (1947)

■ adapté de la pièce Le Comédien.

Sortie : 19 mai 1948 au cinéma Colisée à Paris.

Durée : 92 minutes.

Synopsis : Lucien Guitry, né à Paris mais ayant passé son enfance en Normandie, grandit rue de Valois, dans la mercerie de son père. À huit ans, il est déjà passionné de théâtre et fait l'école buissonnière pour apprendre par cœur les classiques du répertoire. Son père en est secrètement fier, ayant lui-même rêvé d'être acteur. Loin de contrecarrer la vocation de son rejeton, il l'encourage et lui fait suivre les cours de Montrose au Conservatoire. Puis il loue le théâtre d'Étampes, où le jeune prodige va pouvoir faire ses premières armes. À vingt ans, Lucien Guitry, déjà célèbre, décline une offre de la Comédie-Française, préférant partir en tournée en Russie où, pendant neuf ans, il fera applaudir le théâtre français. C'est là que naîtra son fils Sacha. À son retour en France, il connaît un triomphe sur les scènes parisiennes, notamment dans « Crainquebille » et « Chantecler ». On le voit travailler chez lui à la création du « Misanthrope ». Son vieil ami Maillard lui présente sa nièce Catherine, dont il tombe amoureux. Il l'épouse. Mais le ménage bat de l'aile, car la jeune femme s'est mise en tête de faire elle aussi du théâtre, pour lequel elle est peu douée. Lucien Guitry se retrouve seul. Il interprète les pièces écrites par son fils, dont « Le comédien », qui lui est dédié. Le soir de la répétition générale de « L'amour masqué » une opérette de Sacha, une crise cardiaque le terrasse. Il était âgé de 65 ans. Le métier d'acteur, aimait-il dire, est « le plus beau du monde ».

mercredi 10 décembre 2008

MCDXXIX à MCMXLII de Jeanne d'Arc à Philippe Pétain (1944)

■ 1429 à 1942 de Jeanne d'Arc à Philippe Pétain.

Sortie : mai 1944

Durée : un peu plus d’1 heure.

Synopsis : c’est un film écrit et réalisé par Sacha Guitry, vraisemblablement tourné début 1944 et d'emblée non destiné à une exploitation commerciale. Il s'agit en effet d'un unique plan fixe de plus d'une heure sur les pages d'un livre d'art éponyme publié sous la signature de Sacha Guitry en 1942.

Le film, projeté lors d'un gala à l'Opéra de Paris en mai 1944, était destiné à tourner en province à seule fin de présenter aux libraires, marchands d'éditions rares et clients potentiels l'existence de l'édition de luxe du livre d'art éponyme, paru deux ans auparavant. Il existe deux copies du film, l'une ne comportant que les voix off des divers intervenants (comédiens, artistes lyriques, personnalités des Arts et des Lettres), l'autre comportant en sus le commentaire de Sacha Guitry. Depuis sa présentation au Palais Garnier, « MCDXXIX à MCMXLII (De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain) » n'a été projeté que deux fois à la Cinémathèque française, une ou deux fois à Locarno et une fois à Lisbonne (été 1993 au printemps 1994).

mardi 9 décembre 2008

La Malibran (1944)

Sortie : le 3 mars 1944 au cinéma Le Biarritz et Le Français à Paris.

Durée : 95 minutes.

Synopsis : La célèbre cantatrice Maria Malibran vient de mourir. Quelques amis se réunissent pour évoquer sa courte et fulgurante carrière. Tandis qu'Alfred de Musset compose ses, la comtesse Merlin, qui fut sa confidente, raconte sa vie. Fille d'un ténor espagnol, qui l'éleva à la dure et avec lequel elle restera longtemps brouillée, elle monte sur scène dès l'âge de cinq ans pour remplacer au pied levé une chanteuse victime d'un trou de mémoire. A dix-huit ans, elle se produit à Londres, avec un succès immédiat. Lors d'une tournée en Amérique, elle rencontre un banquier français, qu'elle épouse malgré son âge avancé, avant de s'apercevoir qu'il est au bord de la ruine et ne songe qu'à vivre à ses crochets. Le grand amour de sa vie sera le violoniste belge Charles de Bériot, dont elle fait la connaissance à Paris. Son premier mariage annulé grâce à Lafayette, elle épouse Bériot en secondes noces. Elle se réconcilie avec son père, connaît un triomphe à Venise et fait une grave chute de cheval en Angleterre, dont elle mourra après un ultime tour de chant à Manchester, à l'âge de vingt-huit ans.

lundi 8 décembre 2008

Donne-moi tes yeux (1943)

Sortie : le 24 novembre 1943 au cinéma Le Biarritz. - Paris.

Durée : 90 minutes.

Synopsis : Lors d'un vernissage au Palais de Tokyo, le sculpteur François Bressoles fait la connaissance d'une jeune fille, Catherine. Séduit par sa beauté, il la persuade de lui servir de modèle. Il en tombe amoureux et lui demande de l'épouser. Elle est sur le point de dire oui, quand brusquement il change d'attitude à son égard, devient hargneux et insolent. Il s'intéresse à un autre modèle, vulgaire chanteuse de cabaret. Après une scène pénible, c'est la rupture. Mais Catherine comprend bientôt la raison de ce revirement : son amant est en train de perdre la vue, et ne veut pas lui imposer la promiscuité de la vie conjugale auprès d'un aveugle. L'amour sera le plus fort : elle vivra à ses côtés et lui.

dimanche 7 décembre 2008

Le Destin fabuleux de Désirée Clary (1941)

Sortie : le 4 septembre 1942 aux cinémas Marivaux et Marbœuf à Paris.
Durée : 118 minutes.
Synopsis : A Marseille, l'officier Bernadotte présente en 1789 un billet de logement à l'ingénieur Clary, il fait ainsi la rencontre avec Désirée, une des filles de Clary. Cinq ans plus tard, Julie Clary sera courtisée par Joseph Bonaparte, qui n'est pas indifférent au charme de Désirée. Il hésite entre les deux jeunes femmes, aussi les présente à son frère aîné, Napoléon, afin qu'il le conseille. Celui-ci décide que Julie convient mieux au caractère de Joseph, et jure son amour perpétuel à Désirée. Mais bientôt il part pour Paris, où il rencontre Joséphine de Beauharnais...

samedi 6 décembre 2008

Ils étaient neuf célibataires (1939)

Sortie : le 27 octobre 1939 aux cinémas Marignan et Colisée à Paris.

Durée : 120 minutes.

Synopsis : Des décrets-lois réglementent sévèrement la résidence en France des étrangers non naturalisés. Jean Lécuyer imagine de fournir des maris honoraires aux dames étrangères dans l'embarras. Neuf célibataires sont réunis. Sept vont trouver preneuses et, après la cérémonie, égayés par le repas, émoustillés, les voici qui s'évadent de l'hospice pour aller retrouver leurs femmes légitimes. Athanase, faux aveugle, bien qu'il apprécie fort la compagnie et le tempérament espagnol de Consuelo, s'éloignera. Il prise trop la liberté pour supporter la vue de ses nouveaux gendres : deux sergents de ville. Le doux Antonin, que Madame Picaillon de Cheniset faisait naguère molester par son valet de chambre, est retors et roublard en matière de déclarations d'impôts. Madame Picaillon de Cheniset, riche bourgeoise, est avare. Ils ne se quitteront plus. Adolphe a « épousé » une petite Anglaise qui chante dans un cabaret. Elle a des peines de cœur. Le vieil Adolphe se fera passer pour son père et facilitera ses amours. Alexandre a été choisi par une superbe créature, femme entretenue ; il le comprend vite et pour ne pas troubler la vie de Margaret, il jouera le maître d'hôtel pendant le repas qu'il aurait pu gâter. Adhémar Colombinet de la Jonchère va trouver, grâce à Isabelle Patureau, une « maison » tout à fait accueillante. Quant à Amédée, il rejoindra au cirque Mi-Ha-Ou, petite danseuse chinoise. Reste Agénor. La comtesse Stacia l'avait désigné pour être son mari. Mais à la mairie, Jean Lécuyer a pu substituer ses papiers à ceux d'Agénor. Le voici marié à Stacia ; tant mieux pour Agénor, qui aurait été bigame, attendu qu'il est bel et bien marié avec la femme de chambre de la comtesse.

vendredi 5 décembre 2008

Remontons les Champs-Élysées (1938)

Film sortie : Le 1er décembre 1938 au cinéma Normandie à Paris.
Durée : 97 minutes.
Synopsis : De 1697 à 1938, de l'Étoile à la Concorde, de Louis XV au Roi d'Angleterre, l'histoire des Champs-Élysées racontée à bâtons rompus à ses élèves par un professeur, dont l'arrière grand-père était le fils de Louis XV et d'une belle inconnue : « Véridique et parfois vraisemblable car je prétends que ce n'est pas mentir que d'affirmer affrontement des vraisemblances irréfutables. Oui, je revendique le droit absolu de supposer des incidents restés secrets et de conter des aventures dont je n'ai pas trouvé la preuve du contraire. »

jeudi 4 décembre 2008

Quadrille (1938)

■ d'après sa pièce Quadrille.

Sortie : le 25 janvier 1938 au cinéma Marivaux à Paris.

Durée : 92 minutes.

Synopsis : Carl Herickson, l'irrésistible jeune premier américain, arrive à Paris. Parmi ceux qui vont l'accueillir au Ritz, la journaliste Claudine André, Philippe de Moranne, rédacteur en chef de Paris Soir, et sa maîtresse, la comédienne Paulette Nanteuil. Carl est d'autant plus surpris de reconnaître Paulette, le soir même, sur la scène du Théâtre du Gymnase, qu'elle lui avait donné au Ritz un autographe signé Claudine André. Afin de se faire pardonner, elle accepte l'invitation à souper de Carl. Pour la première fois depuis six ans de vie commune, Philippe aura passé la nuit sans voir rentrer sa compagne. Le quadrille est en place. Philippe trouve beaucoup de charme à Claudine, qui veut séduire Carl. Paulette souhaite garder Carl et ne pas perdre Philippe. Tout se terminera, après un double adultère, par un double mariage.

mercredi 3 décembre 2008

Les Perles de la Couronne (1937)

■ aide réalisateur de Christian-Jaque.

Sortie : 12 mai 1937 au cinéma Marignan - Paris.

Durée : 100 minutes.

Prix pour le meilleur scénario à la Vème Mostra d'Arte Cinematografica à Venise en 1937.

Synopsis : L'écrivain François Martin raconte à sa femme l'histoire merveilleuse de sept perles fines. A travers quatre cents ans d'histoire, depuis François Ier à nos jours, de ces perles qui furent à l'origine du collier transmis de cour en cour, de règne en règne, après quoi elles s'en allèrent vers leurs destins différents, misérables ou splendides...

mardi 2 décembre 2008

Désiré (1937)

■ tiré de la comédie Désiré.

Sortie : 3 décembre 1937 au cinéma Marignan - Paris

Durée : 92 minutes.

Synopsis : Odette Cléry, une jeune comédienne élégante, maîtresse du ministre Montignac, qui l'entretient sur un grand pied, engage à son service un maître d'hôtel impeccable et très stylé, prénommé Désiré. Elle apprend incidemment qu'il a été renvoyé de sa dernière place pour cause de trop grand empressement auprès de sa patronne, une princesse russe. Désiré rectifie les faits : la dame s'est donnée à lui sans qu'il ait beaucoup à se forcer. Son zèle et sa séduction le condamnent à ce genre d'incartades. Aucune crainte, toutefois, avec Odette : elle n'est pas son type. Et pourtant, à quelque temps de là, alors qu'ils se trouvent tous en vacances à Deauville, le Don Juan de l'office se met à rêver à la jeune femme : après tout, n'est-elle pas déjà, socialement parlant, sa maîtresse ? Elle, de son côté, prononce le nom de Désiré dans son sommeil. Le ministre s'émeut. Pour éviter le pire (ou le meilleur) qui ne manquerait pas de se produire, le valet, magnanime, rend son tablier, après avoir dispensé à la belle Odette quelques conseils pour sa future carrière.

Le Mot de Cambronne (1937)

■ d'après sa pièce Le Mot de Cambronne.

Sortie : le 26 mars 1937 au cinéma Normandie à Paris.

Durée : 36 minutes.

Synopsis : Le Général Cambronne est à la retraite, il vit avec son épouse d'origine anglaise. Imaginons qu'elle ne connaît pas certains mots, notamment celui de son mari, que tout le monde met de la malice à y faire allusion et qu'elle désire l'apprendre enfin...

lundi 1 décembre 2008

Mon père avait raison (1936)

■ tiré de la comédie Mon père avait raison.

Décors : Meubles et tableaux appartenant à l'auteur.

Sortie : 27 novembre 1936 au cinéma Colisée - Paris.

Durée : 94 minutes.

Synopsis : Le film respecte rigoureusement la division de la pièce en trois actes, coupé de brefs intermèdes de personnages marchant dans un parc :

I. Un architecte, Charles Bellanger, écoute les conseils de vie que lui prodigue son père Adolphe, fringant septuagénaire : il faut être égoïste, ne pas se prendre au sérieux, ne pas craindre la solitude, éviter toute attache conjugale, car. Sur ces entrefaites, Charles apprend que son épouse est sur le point de le quitter. Il n'en fait pas un drame et décide de se consacrer à l'éducation de son fils, le petit Maurice.

II. Vingt ans plus tard, Maurice est devenu un séduisant jeune homme, qui a pour maîtresse une certaine Loulou. Celle-ci est une fine mouche, qui compte bien se faire épouser. Charles accepte de jouer les bons offices, avec l'espoir d'y trouver son compte. C'est à ce moment que sa femme lui annonce son retour, perspective qui ne le réjouit guère : il lui conseille de revenir dans dix ans...

III. Charles vit dans l'aisance et la futilité. Son fils, inquiet de son comportement, le fait examiner par un médecin. Rien de grave : il se contente d'appliquer les préceptes de son père. Maurice suivra le même chemin. Car les pères ont toujours raison...

dimanche 30 novembre 2008

Le Nouveau Testament (1936)

Réalisateur : Sacha Guitry et Alexandre Ryder

Scénario de Sacha Guitry adapté de sa pièce du même nom.

Acteurs
Le docteur Marcelin : Sacha Guitry
Juliette Lecourtois : Jacqueline Delubac
Fernand Worms : Christian Gérard
Lucie Marcelin : Betty Daussmond
M. Worms : Charles Dechamps
Mlle Morot : Pauline Carton
le domestique : Louis Kerly
Mme Worms : Marguerite Templey
Production : Cineas, France
Equipe technique

Directeur de la photographie : Jean Bachelet et René Ribault Jean Lalier Chef décorateur : Maurice Dufrène Directeur de production : Serge Sandberg
Sortie : 15 février 1936 au cinéma Gaumont Palace à Paris
Durée : 95 minutes.
Synopsis : Le docteur Jean Marcelin, un alerte quinquagénaire, mène une existence bourgeoise apparemment sans histoire auprès de sa femme Lucie, une coquette capricieuse qui le trompe avec un ami de la famille, Fernand Worms. Le docteur a introduit dans son cabinet, en qualité de sténodactylo, une charmante jeune femme, Juliette Lecourtois, en dépit de l'hostilité déclarée de son épouse, qui aurait souhaité faire engager comme secrétaire son petit ami. Un soir, alors que la famille Worms au grand complet est invitée à dîner chez les Marcelin, le maître de maison, d'ordinaire très ponctuel, se fait attendre. Lui serait-il arrivé malheur ? Quelqu'un sonne à la porte, ramenant le veston du docteur. Dans l'une des poches, on découvre un testament, de rédaction récente, dont la lecture va s'avérer édifiante. Le praticien, qui n'ignorait rien des incartades de sa femme, lui lègue seulement un tiers de sa fortune, le reste revenant à Mme Worms, qui fut naguère sa maîtresse, et à une dame Lecourtois, autre passion de jeunesse, dont il aurait eu une fille naturelle. Les soupçons se portent aussitôt sur la nouvelle dactylo. Alors que les invités sont encore sous le coup de ces révélations, Marcelin réapparaît. Chacun feint de tout ignorer de ses nouvelles dispositions testamentaires. La vérité finira pourtant par éclater, au grand dam d'un entourage sournoisement complice & l'épouse infidèle sera confondue, le gigolo remis à sa place, et Juliette, qui était bien la fille de l'honorable médecin, reconnue officiellement. Le père et l'enfant partiront pour un voyage d'agrément, sans souci du qu'en dira t'on, en double signe de reconnaissance, paternelle et filiale...

samedi 29 novembre 2008

« Le bonheur c'est d'aimer une femme et c'est d'être aimé d'elle sans raison, sans contrainte et parce qu'elle est belle ! »

Extrait de Deburau

vendredi 28 novembre 2008

« Le cigare donne à ceux qui sont pauvres l'illusion de la richesse.
Il en donne l'assurance à ceux qui sont fortunés et il la leur renouvelle à chaque cigare nouveau. Il faut renouveler ses assurances. »

Extrait de L'esprit

jeudi 27 novembre 2008

« La femme la plus honnête a dans son armoire une parure toute prête pour un enlèvement possible. On ne prend jamais une femme au dépourvu en lui disant qu'on l'aime. On est toujours en retard d'une minute ou deux. »
« À force de changer de femme, on finit par changer soi-même ! »

Extrait de Quadrille
« Le piéton ne va nulle part mais, en revanche, il est partout, partout où il ne devrait pas être. C'est une sorte d'ennemi qui a été crée pour rendre la circulation difficile. »

Extrait de Pensées, Maximes et Anecdotes
« A cette époque, je n'avais pas la foi. Ceux qui me l'ont donnée, ce sont quelques athées, plus tard, que j'ai connus... »

mercredi 26 novembre 2008

Autres participations (Films interprétés par Sacha Guitry) :

Sacha Guitry apparaît également en tant qu'acteur au générique de deux films muets de 1917 et 1922, mais encore dans :

■ (1917) Un roman d’amour et d’aventure de René Hervil et Louis Mercanton dont il a également écrit le scénario.

■ (1922) Une petite main qui se place, représentation théâtrale filmée par Gaumont.

■ (1938) La huitième femme de Barbe Bleue (Blue Beard's Eighth Wife) d'Ernst Lubitsch.
On y voit Geneviève de Séréville comme figurant aux côtés de son futur mari durant ce caméo furtif. Le couple n'apparaît absolument pas à l'image (Séquence coupée au montage).

Liste non exhaustive

Anecdotes sur Sacha Guitry


■ A Janson de Sailly, lycée dans lequel il ne passa qu'un mois, ses condisciples qui ne l'aimaient pas l'appelaient « Pacha » ou « Crachat ».

■ A 18 ans, il a publié un recueil de caricatures contenant des croquis de personnalités comme Tristan Bernard, Anatole France, Jules Renard, Monnet.

■ Comme il l'explique dans son discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du centenaire de Janson de Sailly, il fut expulsé de 11 lycées différents. Il explique dans un de ses ouvrages que c'est suite aux déplacements de son père qu'il a redoublé sa sixième 10 fois. En effet, à l'époque, on recommençait l'année si l'on changeait d'établissement, ce qui était périodiquement son cas. Il fêta ses 18 ans en sixième et arrêta là ses brillantes études.

■ Comme le fisc lui réclamait de l'argent, Guitry alla voir le secrétaire d'Etat aux Beaux Arts qui l'envoya à Edgar Faure, ministre des Finances. Après quelques échanges, Guitry prononça cette phrase : « Louis XIV ne réclamait pas d'impôts à Molière », et il fut convenu que l'Etat se paierait post mortem sur les collections de l'auteur.

■ Durant l'hiver 1889, à 4 ans, son père, Lucien Guitry, en pleine séparation d'avec sa femme, sort avec Sacha pour chercher des gâteaux au coin de la rue, et l'enlève aussitôt jusqu'en Russie, lieu de ses futures représentations. Sacha y rencontrera le Tsar. Ce sera là-bas qu'il entendra que son père « va jouer tous les soirs pour travailler ».

■ En 1915, Guitry réalise Ceux de chez nous un court-métrage avec une caméra amateur, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il prend soin de noter tout ce que les prestigieux intervenants disent, et le répète mot pour mot lors des diffusions qu'il donne. Sans le savoir, Guitry a inventé ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Coup de maître dans un cinéma encore muet, et amusant paradoxe pour un homme qui a toujours privilégié le théâtre, et qui lui a consacré sa vie.

■ Le divorce par consentement mutuel n'étant pas reconnu à une époque, des lettres d'injures mutuelles étaient exigées de la part des deux parties pour en obtenir le prononcé. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, on reconnaît nettement sa patte d'humoriste dans les lettres fournies par les deux parties.

■ Malgré le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalités de la résistance, Sacha Guitry fut quelque temps injustement soupçonné de collaboration à la Libération, inculpé (il porta les menottes) et incarcéré pendant 60 jours d'où son livre « 60 jours de prison ». Un non-lieu complet fut prononcé. « Il n'y avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui déclara par ailleurs : « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu ». Pour la petite histoire, ce fut Alain Decaux qui évita le pillage de sa maison. De son arrestation, il dira : « ils m'emmenèrent menotté à la Mairie. J'ai cru qu'on allait me marier de force ! »

■ On lui doit la célèbre citation « Moi, je suis contre les femmes.... tout contre » et cette demande en mariage à sa dernière épouse : « Mademoiselle, voulez-vous devenir ma veuve ? »
■ Sacha est le diminutif russe d’Alexandre. Le tsar Alexandre III était en effet son parrain.
« À l'égard de celui qui vous prend votre femme, il n'est de pire vengeance que de la lui laisser. »

Extrait de Elles et toi

mardi 25 novembre 2008

Adaptations de l'œuvre de Sacha Guitry (Scénariste) :

■ (1930) Le Blanc et le Noir de Robert Florey

■ (1937) Les perles de la couronne de Christian Jaque

■ (1958) La vie à deux de Clément Duhour, adapté de cinq pièces de Sacha Guitry (Désiré, L'illusionniste, Une paire de gifles, Le Blanc et le Noir et Françoise) reliées entre elles par un scénario prétexte. On ne sait quelle fut la part exacte de Guitry dans l'écriture des séquences de liaison (probablement le fait de son secrétaire Stéphane Prince, lequel se cacherait derrière le mystérieux « Jean Martin » crédité par le générique comme coscénariste). Les affiches du film présentent La Vie à deux comme le dernier film de Sacha Guitry, lequel mourut près de un an avant le début du tournage !

■ (1960) Au voleur ! de Ralph Habib, d'après un scénario original inédit, remanié et adapté par Jean-Bernard Luc

■ (1995) Beaumarchais, l'insolent d'Édouard Molinaro adapté de la pièce inédite Beaumarchais et du scénario inédit lui aussi Franklin et Beaumarchais.

■ (1995) Désiré de Bernard Murat, d'après la pièce et le film éponymes

■ (1996) Quadrille de Valérie Lemercier avec André Dussollier & Sandrine Kiberlain, d'après la pièce et le film éponymes.

■ (1996) Le Comédien de Christian de Chalonge, d'après la pièce et (toutes proportions gardées) le film éponymes.

■ (2000) Un crime au paradis de Jean Becker avec Josiane Balasko et Jacques Villeret (adaptation cinématographique du film La Poison, l'action ayant été librement transposée du début des années 50 à l'aube des années 80.

Liste non exhaustive

lundi 24 novembre 2008

* Documentaires de et sur Sacha Guitry

■ (1915) Ceux de chez nous

Crédité comme scénariste, dialoguiste, réalisateur et narrateur.

La première version de ce documentaire réalisé entre 1914 et 1915, Sacha Guitry, déjà connu comme auteur dramatique, en réaction aux propos des intellectuels allemands et à l'atmosphère trouble des premières années de la guerre, décide d'utiliser une caméra amateur pour « graver en images », pour les générations futures, les grandes personnalités qui contribuent au rayonnement de la France. Initialement, le document original muet de 22 minutes, projeté en diverses occasions, était commenté par Guitry et son épouse Charlotte Lysès. En 1939 Guitry ajouta une bande sonore avec son commentaire. La dernière version, en collaboration avec Frédéric Rossif, remonte au 1952. Un document pour la télévision, auquel ont été ajoutées des nouvelles images toujours commentées par Sacha Guitry.

Sortie : 23 novembre 1915 au théâtre des Variétés a Paris

Durée : 44 minutes pour la version finale de 1952.

Synopsis : À sa table de travail, entouré par sa collection d'œuvres d'art, Sacha Guitry présente et commente les images qu'il a tournées dans les années 1914 et 1915. Ce sont des courtes séquences qui représentent Auguste Rodin dans son parc, dans son atelier et taillant un marbre. Maître Henri Robert plaidant. Claude Monet devant son jardin et devant une toile. André Antoine mettant en scène le second acte de L'Avare. Camille Saint-Saëns au piano puis conduisant le ballet d'Henry VIII. Edgar Degas boulevard de Clichy. Edmond Rostand écrivant. Auguste Renoir peignant. Sarah Bernhardt causant puis disant des vers. Anatole France dans sa bibliothèque et à son bureau. Octave Mirbeau, Lucien Guitry.

■ (1976) Chantons sous l'Occupation - documentaire d'André Halimi, dans lequel une séquence est consacrée à Sacha Guitry.

Liste non exhaustive

Filmographies de Sacha Guitry

Sacha Guitry a très tôt réalisé des films même s’il y fut assez hostile avant de découvrir la puissance du cinéma parlant. Il su créer son propre style de réalisation dans un irrespect total pour les conventions cinématographiques. Mais il a été très critiqué par les critiques qui n'y voyaient, avec mépris et aveuglement, que du théâtre filmé. Autrement dit, pour eux, c'était cinématographiquement médiocre. Sacha Guitry se contentant, disaient-ils, de filmer ses pièces. La réhabilitation de Sacha Guitry en tant que cinéaste est due principalement au cinéaste et critique François Truffaud. Quoi que Sacha Guitry su très bien se défendre en écrivant « si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d'eux, ils en diraient bien davantage ».

Voici la liste de tous les films (sauf exception) de Sacha Guitry en tant que : scénariste, dialoguiste, réalisateur & acteur.

■ (1935) Pasteur - adapté de la pièce du même nom.
■ (1935) Bonne Chance
■ (1936) Le Nouveau Testament - adapté de la pièce du même nom.
■ (1936) Le Roman d'un tricheur - tiré du roman Mémoires d'un tricheur.
■ (1936) Mon père avait raison - tiré de la comédie Mon père avait raison.
■ (1936) Faisons un rêve - d'après la pièce du même nom.
■ (1937) Le Mot de Cambronne - d'après sa pièce Le Mot de Cambronne.
■ (1937) Désiré - tiré de la comédie Désiré.
■ (1937) Les Perles de la Couronne (aide réalisateur de Christian-Jaque).
■ (1938) Quadrille - d'après sa pièce Quadrille.
■ (1938) Remontons les Champs-Élysées
■ (1939) Ils étaient neuf célibataires
■ (1941) Le Destin fabuleux de Désirée Clary
■ (1943) Donne-moi tes yeux
■ (1944) La Malibran
■ (1944) MCDXXIX à MCMXLII1 De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain
■ (1947) Le Comédien - adapté de la pièce Le Comédien.
■ (1948) Le Diable boiteux (Talleyrand) - d'après la pièce de théâtre Le Diable Boiteux.
■ (1949) Aux deux colombes - tiré de la comédie Aux deux colombes.
■ (1949) Toâ - tiré de la comédie Tôa.
■ (1950) Tu m'as sauvé la vie
■ (1950) Le Trésor de Cantenac
■ (1951) Deburau - d'après la pièce Deburau.
■ (1951) Adhémar ou le Jouet de la Fatalité
■ (1951) La Poison - (il n'apparaît pas comme acteur mais narrateur)
■ (1952) Je l'ai été trois fois - reprise d'extraits de ses pièces Mon double et ma moitié & Les Desseins de la providence.
■ (1953) La Vie d'un honnête homme - (n'apparaît pas comme acteur, mais narrateur)
■ (1953) Si Versailles m'était conté...
■ (1955) Napoléon
■ (1956) Si Paris nous était conté...
■ (1957) Assassins et voleurs (n'apparaît pas comme acteur)
■ (1957) Les Trois font la paire (n'apparaît pas comme acteur, mais narrateur)

Liste non exhaustive



1 1429 à 1942

Pasteur (1935)

■ adapté de la pièce du même nom.

Sortie : le 20 septembre 1935 au cinéma Colisée à Paris.

Durée : 75 minutes.

Synopsis : S'adressant à un interlocuteur anonyme, Sacha Guitry lit une lettre de Pasteur où ce dernier décide de s'inoculer la rage pour tester son vaccin sur lui-même. Il exhibe quelques photos des lieux d'enfance du savant. L'évocation de sa vie va se faire en cinq tableaux : 1870. Pasteur, dans son cabinet de travail, se plaint auprès de ses élèves, un groupe de Normaliens, des difficultés rencontrées dans la poursuite de ses travaux. On évoque la guerre. Par patriotisme, Pasteur décide de renvoyer en Allemagne le diplôme de docteur qui lui a été décerné. 1880. Élu à l'Académie de Médecine, Pasteur lit une communication sur la génération spontanée. Il est vivement critiqué par certains de ses collègues. L'un d'eux, Jules Guérin, lui envoie même ses témoins. Mais Pasteur ne veut se battre que sur le terrain de la science. Il apprend qu'il est décoré de la Légion d'honneur et reçu à l'Académie française. 1885. On amène à Pasteur un petit Alsacien, Joseph Meister, qui a été mordu par un chien enragé. Un médecin ami fait à l'enfant une piqûre de sérum antirabique. Pasteur le veille sans relâche. Au quatorzième jour, il est guéri. 1888. Pasteur, malade, reçoit dans sa maison de campagne d'Arbois la visite de son médecin, qui lui recommande le repos. Il a la joie d'accueillir Joseph Meister, qui, en témoignage de reconnaissance de sa guérison, lui apporte son livre de prix. 27 décembre 1892. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, on célèbre avec faste les 70 ans de Pasteur, en présence du Président de la République, Sadi Carnot, et de sommités venues du monde entier. Pasteur prononce quelques mots en guise de remerciement : “Je crois invinciblement que la science et la paix triompheront de l'ignorance et de la guerre...”.

La biographie de Sacha Guitry

Sacha Guitry, de son vrai nom Alexandre Georges Pierre Guitry est né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg (Russie) au 12 de la Perspective Newski. Fils de l’illustre Lucien Guitry (1860 à 1925) grand comédien très célèbre à son époque et notamment comédien attitré d'Edmond Rostand. Pour l'agacer, les amis de Sacha l'appelaient : « Monsieur Sacha Guitry père », ce qui avait le don de l'exaspérer, et d'une mère comédienne, Renée de Pontry. Il arrive à l’âge de cinq ans en France. Il décède à Paris le 24 juillet 1957 au terme d’une vie riche & exceptionnelle.

Du théâtre au cinéma

Elève médiocre, Sacha Guitry se révèle très tôt brillant comédien, et bien vite un auteur et metteur en scène excellent. Il écrit lui-même ses propres pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation. Nono (1905) remporte un vif succès. Mais l'échec de La Clef, en 1907, décourage un temps Sacha Guitry, et c'est le soutien indéfectible de son grand aîné Octave Mirbeau1 qui lui donne le courage de continuer : admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicitera une préface de lui pour sa Petite Hollande, en 1908, et lui consacrera une pièce, Un sujet de roman, qui sera crée, le 4 janvier 1924, par son père Lucien Guitry, dans le rôle du grand écrivain, et devait l'être aussi par Sarah Bernhardt, dans le rôle d'Alice Regnault2 mais la Divine est décédée avant la première.

Homme d'esprit à l'humour caustique, c'est Sacha Guitry qui découvre et lance Raimu3 dans Faisons un rêve. Il fait les délices du public mais s'attire également la jalousie des critiques qui voient en lui un prétentieux. C'est que l'homme est un peu cabotin, et trouve toujours le moyen de tirer la couverture à lui. Il est un peu l'opposé du théâtre du Cartel des quatre crée entre autre par Louis Jouvet4 et Charles Dullin. Chez lui, le décor est minimal, et rien ne doit détourner l'attention du public de l'acteur. Sacha Guitry utilise au théâtre les techniques qu'il va utiliser au cinéma : s'approprier les règles, les codes d'un genre pour mieux les faire siennes.

Mais avec le cinéma, les rapports vont d'abord être très tendus. Il fait une première tentative en 1915, en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son père, Rodin et Renoir père et fils entre autres. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques. Ce faisant, Guitry venait tout simplement d'inventer ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Mais il n'est pas convaincu.

Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre, et ne s'y met qu'en 1935. Comprenant que le cinéma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il se décide à mettre en boite certaines de ses pièces de théâtre. D'abord Pasteur, écrite par Sacha pour son père Lucien Guitry, et interprété par ce dernier, donnant libre cours à sa passion pour l'Histoire et les personnages historiques. Œuvre prophétique car dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués ». Phrase lourde de sens qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne chance et donne le premier rôle féminin à son épouse Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme un peu plus.

En 1936, il réalise à partir de la pièce qu'il a écrite Le nouveau testament. Si dans Pasteur, il y avait suffisamment de scènes en extérieurs pour faire oublier l'adaptation théâtrale, ce n'est pas le cas ici. Le sentiment de huis clos que procure chacune de ses propres adaptations théâtrales ira en s'accentuant avec le temps. Puis, toujours en 1936, il réalise Le roman d'un tricheur, pour beaucoup son chef-d'œuvre. Dans ce film, réalisé en muet, à l'exception de quelques scènes de dialogues, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, Mémoires d'un tricheur. Il est le narrateur du film, et déjà son goût pour les histoires contées apparait. Si l'histoire peut sembler banale, elle est en fait un redoutable éloge du cinéma, art de l'illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'évènements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales.

Dans les années 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et épouse Geneviève de Séréville qui sera la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a déclaré : « les femmes, je suis contre…tout contre ». En 1939, il est élu à l'Académie Goncourt, et réalise, Ils étaient neuf célibataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco5. Guitry y traite du mariage blanc, thème éternel. Mais le film est en prise presque directe avec l'actualité car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Pour couronner le tout, le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.

Les années noires

La situation se complique pour le parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale. Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités, notamment l'écrivain Tristan Bernard et son épouse, et parvient à mettre en scène Le Destin fabuleux de Désirée Clary, œuvre cocardière sur la célèbre fiancée de Napoléon, et Donne-moi tes yeux. À la Libération, il est victime d'une chasse aux sorcières, comme Henri-Georges Clouzot6 pour Le corbeau. Son attitude avec l'occupant allemand est jugée complaisante et il est incarcéré 60 jours sans motif, avant d'obtenir un non-lieu aussi ambigu que tardif (il avouera plus tard qu'il aurait préféré un procès). Ses détracteurs oublient qu'il s'est toujours opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne. Il s'en souviendra et lorsqu'il déclare à Pauline Carton, dans le générique de La Poison, que le décor de la cellule a été réalisé à partir de ses souvenirs, on sent poindre l'amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il déclare: « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu ». Il explique son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand7 qui soutint plusieurs régimes dans l'unique but de servir la grandeur de la France.

Les années 30 ont été des années de rêves et les années 40 des années noires ; les années 50 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'Adhémar ou le jouet de la fatalité, mais en confie la réalisation à Fernandel, qui a déjà réalisé un film, car il est malade. Devant le résultat, Guitry s'estime trahit et intente un procès à Fernandel. Procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste. Le ton est plus mélancolique (Le comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac), parfois caustique (Je l'ai été trois fois, La Poison, La vie d'un honnête homme), mais toujours comique (Toâ, Aux deux colombes, Tu m'as sauvé la vie). Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques : Si Versailles m'était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n'oublie pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et voleurs, emmené par le duo Jean Poiret, Michel Serrault, et Darry Cowl y fait ses débuts dans une scène pratiquement improvisée mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l'a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui fait le sel de son œuvre : jeu avec les procédés filmiques, fidélité avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; c'est Clément Duhour qui le réalisera après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.

Les femmes…

Sacha Guitry était un amoureux des femmes et fut d’ailleurs marié à cinq reprises. Il s’exprime ainsi au sujet du mariage « Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on s'ennuie à Londres un dimanche ! Je m'y étais rendu le samedi, c'était déjà intolérable, le dimanche, c'était impossible, et le lundi je trouvais enfin quelque chose à faire : je me mariais. »

Bien qu'il n'ait pas la réputation d'être un amant magnifique (voici ce que dit de lui Yvonne Printemps) « Sur votre tombe, Yvonne, on écrira "Enfin froide..." ». Yvonne Printemps : « Vous, Sacha, je ferai écrire sur la vôtre : "Enfin raide..." » Et malgré sa posture de misogyne, Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les trois dernières n'aient jamais eu à proprement parler la « vocation »). On lui reconnaît en outre de nombreuses liaisons avec des comédiennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse "Belle Epoque" Jane Avril8, les actrices de cinéma Simone Paris (qui consacrera plusieurs chapitres de ses Mémoires au récit circonstancié de leur romance) et Yvette Lebon, Pauline Carton9 etc.

A partir d'avril 1905, Sacha Guitry vit avec la comédienne Charlotte Lysès (née à Paris le 17 mai 1877). Lucien Guitry, ayant pour l'actrice des sentiments semblables à ceux de son fils, prend mal la chose (le père restera fâché 13 ans avec son fils). Mais Charlotte Lysès et Sacha Guitry se marient le 14 août 1907 à Honfleur. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Séparés en avril 1917, leur divorce sera prononcé le 17 juillet 1918. Charlotte Lysès est décédée à Saint-Jean-Cap-Ferrat le 6 avril 1956.

En avril 1917, Sacha Guitry vit avec Yvonne Wigniolle-Dupé, dite Yvonne Printemps (née à Ermont le 25 juillet 1894). Il l'épouse à Paris le 10 avril 1919 avec comme témoins Sarah Bernhardt, Feydeau, Lucien Guitry et Tristan Bernard. Durant leur vie commune, Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprète un de ses films. Séparés le 15 juillet 1932, leur divorce sera prononcé le 7 novembre 1934. Yvonne printemps est décédée à Neuilly-sur-Seine le 18 janvier 1977.

A partie de 1932, Sacha Guitry vit avec Jacqueline Basset dite Delubac (née à Lyon le 2 mai 1907). Il l'épouse à Paris le 21 février 1935. Elle jouera 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée. D'autre part, elle interprétera 11 de ses films. Séparés le 15 décembre 1938, leur divorce sera prononcé le 5 avril 1939. Jacqueline Delubac est décédée à Paris le 14 octobre 1997.

A partie de 1939, Geneviève de Séréville (née à Saint-Just-en-Chaussée le 3 mai 1914) qui sera la première et la seule autorisée à porter le nom de Guitry. Premier mariage catholique, partage la vie de Sacha Guitry. Leur mariage est célébré les 4 et 5 juillet 1939 à Fontenay-le-Fleury. Elle crée 5 pièces de son mari à Paris, en reprend 4 autres à Paris ou en tournée et interprète 5 de ses films. Séparés en avril 1944, leur divorce est prononcé le 25 juillet 1949. Geneviève de Séréville est décédée à Neuilly-sur-Seine le 6 juillet 1963.

Lana Marcovici dite Marconi (née le 8 septembre 1917) vit avec Sacha Guitry à partir de mai 1945. Il l'épouse à l’église orthodoxe Roumaine le 25 novembre 1949 à Paris. Elle crée 7 pièces de son mari, en reprend 2 autres et interprète 12 de ses films. Lana Marconi est décédée à Neuilly-sur-Seine le 8 décembre 1990.

En résumé

Sacha Guitry a eu une vie extraordinaire. Il était le fils de Lucien Guitry qui fut un très grand acteur de théâtre, voir même le plus grand comédien de son temps et auquel Sacha Guitry voua une admiration sans bornes bien qu’ils furent fâchés quelques temps. Il eut comme amis de grands peintres comme Claude Monnet dont il possédait plusieurs tableaux. Ajoutons que Sacha Guitry (piètre peintre il faut quand même le dire) eu l’honneur de faire un portrait de Claude Monnet. Mais il côtoya en outre de grands écrivains comme Alphonse Allais (rencontré en 1905 et avec qui il écrivit une pièce), Georges Courteline, Octave Mirbeau, Georges Feydeau, Tristan Bernard, Anatole France, Edmond Rostand. Ainsi il eut comme amis intimes les plus grands génies du début de ce siècle. Il leur témoignera son admiration en les filmant en 1915 dans un film Ceux de chez nous qui les présente en pleine séance de travail. Collectionneur averti, il eut une passion pour les œuvres de ses amis et en fut grand amateur. Il n’hésitera pas en outre à mettre aux enchères de très belles pièces afin de participer à des œuvres de charité.

Entre 1903 et 1954, il fait éditer ou publier 32 ouvrages divers, 9 œuvres posthumes suivront. Sa bibliographie comporte plus de 210 volumes. De 1929 à 1956, il rédige 16 préfaces pour divers ouvrages. De 1902 à 1957, il signe près de 900 articles de presse. De 1908 à 1955, il donne une quarantaine de causeries diverses. De 1921 à 1956, il participe à 268 émissions de radio ou de télévision. De 1920 à 1955, il enregistre une trentaine de disques. Il a dessiné plusieurs centaines de caricatures, peint plusieurs dizaines de tableaux, sculpté 3 bustes de Jules Renard.

L’œuvre de Sacha Guitry homme d'esprit et brillant comédien, est colossale. Elle lui a apporté la gloire et le succès à la mesure de son immense talent. A la fois auteur de comédies théâtrales, dialoguiste, scénariste, comédien et réalisateur de cinéma, il a réalisé 36 films (dont 17 sont tirés de son théâtre et 19 réalisés à partir de scénarios originaux) et 124 pièces de théâtre en 56 ans de vie artistique. Beaucoup de ses pièces furent de grands succès et sont restées comme des classiques du théâtre français. Il fit les délices d'un public bourgeois avec des comédies légères, mais souvent spirituelles et inventives, qu'il porte par la suite au cinéma. De fait, la critique reprocha longtemps à ses films de n'être que du « théâtre filmé ». Il eut également l’honneur de les jouer en tournée à l’étranger et devant des monarques. Néanmoins il s’agit souvent de longs monologues qu’il interprète lui-même. Les autres acteurs faisaient souvent office de faire-valoir et permettaient à Sacha Guitry de reprendre son souffle.


1 Octave Mirbeau (né le 16 février 1848 à Trévières, Calvados et décédé le 16 février 1917 à Paris) est un écrivain français, qui a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n'est pas commun. Journaliste influent et fort bien payé, critique d'art doté d'un goût très sûr, pamphlétaire redouté, il a été aussi un romancier novateur et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde.

2 Alice Regnault, née Augustine-Alexandrine Toulet (le 5 février 1849 décédée le 12 juillet 1931), est une actrice française et une horizontale de haut vol. Après une modeste carrière théâtrale commencée en 1871, où on a plus souvent loué sa beauté que son talent, elle est devenue très riche grâce à ses succès galants et a pris une retraite prématurée, en 1881. Elle est surtout connue pour avoir épousé en catimini l'écrivain Octave Mirbeau, en mai 1887, et pour l'avoir trahi au lendemain de sa mort en faisant paraître un faux Testament politique d'Octave Mirbeau, rédigé par l'ancien pacifiste et antimilitariste Gustave Hervé, converti au bellicisme.

3 Jules Auguste César Muraire dit Raimu est une vedette de music-hall, un comédien de théâtre et un acteur de cinéma français, né à Toulon dans le Var le 17 décembre 1883 et décédé le 20 septembre 1946 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il est un des grands monstres sacrés du cinéma français des années 1930, pionnier de cinéma parlant, et acteur comédien comique troupier d'origine méridionale fétiche du cinéaste et écrivain Marcel Pagnol.

4 Louis Jouvet né le 24 décembre 1887 à Crozon, Finistère, décédé le 16 août 1951 à Paris est un acteur et metteur en scène français.

5 Elvire Popesco, pseudonyme d’Elvira Popescu, est une actrice française d'origine roumaine, née à Bucarest le 10 mai 1894 et morte à Paris le 11 décembre 1993.

6 Henri-Georges Clouzot (né en 1907, décédé en 1977) est un réalisateur, scénariste, dialoguiste et producteur de cinéma français.

7 Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, est un homme politique et diplomate français, né le 2 février 1754 à Paris, mort dans cette même ville le 17 mai 1838.

8 Jane Avril de son vrai nom Jeanne Beaudon est née en 1868 et décédée en 1943 est une des danseuses de French Cancan, partenaire de Mistinguett, les plus célèbres du cabaret Le Moulin Rouge, elle eu comme surnoms Jane la Folle (de danse) et Mélinite. En 1935, elle danse pour la dernière fois avec Max Dearly. Elle mourut très pauvre sous l'Occupation. Le peintre Toulouse-Lautrec fit d'elle, des portraits passés à la postérité. Elle fut une des patientes hystérique du docteur Jean Martin Charcot.

9 Pauline Carton, de son vrai nom Pauline Aimée Biarez née le 4 juillet 1884 à Biarritz et décédée le 17 juin 1974 à Paris, fut une actrice de théâtre, de cinéma et chanteuse française. A partir de 1927, Sacha Guitry, dont elle devient la confidente et la (non officielle) chargée de casting, lui offre un rôle dans une vingtaine de films : Le Nouveau Testament (1936), Le Roman d'un tricheur (1936), Quadrille (1938), ou encore Assassins et Voleurs (1957).

vendredi 31 octobre 2008

« Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont faites celles qui l'ont précédée. Ce n'est pas la peine de lui donner des idées. »

Extrait d’Elles et Toi
« A force de vivre constamment avec quelqu'un sans jamais s'en éloigner un instant, on finit par oublier un peu sa silhouette. Gare au jour où, vous étant arrêté un instant pour refaire le nœud de votre soulier, votre compagne vous aura dépassé de quelques mètres ! Elle est de dos... elle marche lentement... vous l'observez... la suivriez-vous, si vous n'étiez pas obligé de la rejoindre ? »
« A force de raconter des histoires, les détails augmentent. »

Extrait de Mon père avait raison.

Œuvres théâtrales de Sacha Guitry

La carrière théâtrale de Sacha Guitry fut absolument hors norme. Sa première pièce est donnée en représentation à Paris le 15 avril 1902, alors qu'il n'a pas encore 17 ans ! Nono est son premier succès à 21 ans. Sur scène, jouant dans ses propres pièces, il est capable d'improvisations prodigieuses. De l'humour, il en a, oui, mais il sait aussi garder son sérieux et écrire des pièces pour son père, l'acteur Lucien Guitry. Ses cinq mariages lui auront sans doute donné l'inspiration pour ses écrits Les femmes et l'amour ou Faisons un rêve mais ne l'auront pas empêché d'être décoré de la Légion d'Honneur et d'être élu à l'Académie Goncourt. Nous lui devons 150 pièces (en prose et en vers) dont 124 ont été crées entre 1902 et 1953. Il a abordé tous les genres : comédie, drame, comédie musicale, revue, féerie à grand spectacle, à-propos, prétexte musical, légende musicale, fantaisie, impromptu, baisser de rideau, revue publicitaire, divertissement. 17 des ses pièces seront adaptées au cinéma.

■ (1902) Le Page - opéra bouffe en un acte.
■ (1903) Yves le fou - pastorale tragique en un acte.
■ (1905) Le K.W.T.Z. - drame passionnel en un acte.
■ (1905) Nono - comédie en trois actes.
■ (1905) Le Cocu qui faillit tout gâter - comédie en un acte & en vers.
■ (1906) Un étrange point d'honneur - comédie en un acte et deux tableaux.
■ (1906) Chez les zoaques - comédie en trois actes.
■ (1906) Les Nuées - adaptation en quatre actes d'une comédie d'Aristophane.
■ (1907) L'escalier de service ou Dolly - comédie en deux actes. En collaboration avec Alfred Athis.
■ (1907) La partie de dominos - comédie en deux actes. En collaboration avec Alphonse Allais.
■ (1907) La clef - comédie en quatre actes.
■ (1908) Petite Hollande - comédie en trois actes. Préface d'Octave Mirbeau
■ (1908) Le scandale de Monte-Carlo - comédie en trois actes.
■ (1908) Le mufle - comédie en deux actes.
■ (1908) Après - revue en un acte.
■ (1909) C'te Pucelle d'Adèle - comédie en un acte et deux tableaux.
■ (1909) Tell père, Tell fils - opéra bouffe en un acte.
■ (1909) La 33ème ou Pour épater ta mère - comédie en un acte.
■ (1910) Tout est sauvé, fors l'honneur - comédie en un acte.
■ (1911) Le veilleur de nuit - comédie en trois actes.
■ (1911) Mésaventure amoureuse ou L'argent - comédie en un acte.
■ (1911) Un beau mariage - comédie en trois actes.
■ (1911) Un type dans le genre de Napoléon - comédie en un acte.
■ (1912) La Prise de Berg-Op-Zoom - comédie en quatre actes.
■ (1912) Jean III ou L'irrésistible vocation du fils Mondoucet - comédie en trois actes.
■ (1912) Pas complet - comédie bouffe en deux actes.
■ (1913) On passe dans huit jours - comédie en un acte.
La scène se passe dans le bureau d'un directeur de théâtre. On y voit une jeune comédienne défendre son rôle, que voulait lui reprendre l'auteur, la trouvant trop tiède pour le personnage, elle y met une telle fougue, et une telle violence que celui-ci est convaincu qu'elle conviendra parfaitement.
■ (1914) La pèlerine écossaise - comédie en trois actes.
■ (1914) Deux couverts - comédie en un acte.
Cette scène entre un père et un fils, qui vient de rater son bac préfigure le conflit des générations qui ne fera que s'amplifier par la suite, mais avec l'humour de Sacha Guitry cela ne tourne pas au drame.
■ (1915) Il faut l'avoir ! - revue en deux actes et un prologue.
■ (1915) Une vilaine femme brune - comédie en un acte.
■ (1915) La jalousie - comédie en trois actes.
■ (1916) Jean de La Fontaine - comédie en quatre actes.
■ (1916) Faisons un rêve - comédie en quatre actes, joué au Théâtre des Bouffes-Parisiens.
C'est une pièce de jeunesse de Sacha Guitry, il a trente-et-un ans lorsqu’il la joue pour la première fois en 1916. La distribution est alors composée de sa première femme, Charlotte Lysès, de son ami Raimu qu’il distribue dans le rôle du mari, tandis que l’auteur tient celui de l’amant. Il reprend la pièce en 1921, avec Yvonne Printemps, qui est devenue sa deuxième femme, Raimu garde, bien entendu, son rôle. Puis, en 1936, il la porte au cinéma avec Jacqueline Delubac, sa troisième femme… Raimu est toujours là ! De là à dire, que les femmes passent et que les amis restent...

Mais revenons à 1916, l’année de la création. Guitry est un auteur jeune, mais qui a déjà un bon nombre de succès derrière lui. Et pendant cette terrible guerre de 14/18, il écrit forcément quelque chose de léger, d’insouciant, où il insuffle un vent de jeunesse incroyable sur la scène parisienne. Il renouvelle complètement la comédie de mœurs, l’allège de ses règles bourgeoises d’alors, crée des personnages plus proches de la réalité, invente le quotidien dans les dialogues. Il trouve une spontanéité de ton et de verbe très novateur. Et c’est curieux de penser que, pour beaucoup aujourd’hui, il est un auteur bourgeois, alors qu’il a balayé toutes les règles, qu’il n’en a toujours fait qu’à sa tête, qu’il a sans cesse inventé, qu’il ne s’est jamais enfermé dans un genre, et que ses morales, toujours, n’ont rien de conventionnelles.
■ (1917) Un soir quand on est seul - comédie en un acte et en vers libres.
■ (1917) L'illusionniste - comédie en trois actes.
■ (1917) Chez la reine Isabeau - comédie en un acte.
■ (1918) Deburau - comédie en quatre actes et en vers libres.
■ (1918) La revue de Paris - revue en quatre actes.
■ (1919) Faisons un rêve
■ (1919) Pasteur - pièce en cinq actes.
■ (1919) Le mari, la femme et l'amant - comédie en trois actes.
■ (1919) Mon père avait raison - comédie en trois actes.
■ (1920) Comment on écrit l'histoire - comédie en deux actes.
■ (1920) Béranger - comédie en trois actes et un prologue. Pièce représentée pour la première fois au Théâtre de la Porte Saint-Martin le 21 janvier 1920, avec Yvonne Printemps dans le rôle principal.
■ (1920) Je t'aime - comédie en cinq actes.
■ (1921) Jacqueline - pièce en trois actes, tirée de la nouvelle Morte la bête de Henri Duvernois.
■ (1921) Le comédien - comédie en trois actes.
■ (1921) Le grand duc - comédie en trois actes.
■ (1922) Le Blanc et le Noir - comédie en quatre actes (portée à l'écran en 1931 par R.Florey et M. Allégret).
■ (1922) Une petite main qui se place - comédie en trois actes et un épilogue.
■ (1922) Chez Jean de La Fontaine - Un acte en vers.
■ (1923) Un sujet de roman - pièce en quatre actes.
■ (1923) L'accroche-cœur - comédie en trois actes (portée à l'écran en 1938 par Pierre Caron).
■ (1923) L'amour masque - comédie musicale en trois actes.
■ (1923) Un phénomène - parade en un acte, en vers.
■ (1923) Le Lion et la Poule - comédie en trois actes.
■ (1924) Revue de printemps - fantaisie revue en trois actes et 19 tableaux. Avec la collaboration d’Albert Willemetz.
(1924) Un sujet de roman (1924), pièce inspirée par le couple d'Octave Mirbeau et Alice Regnault.
■ (1924) Une étoile nouvelle - comédie en trois actes.
■ (1925) On ne joue pas pour s'amuser - comédie en cinq actes.
■ (1925) Mozart - comédie musicale en trois actes.
■ (1926) Vive la République - revue en deux actes et 20 tableaux. Avec la collaboration d’Albert Willemetz.
■ (1926) A vol d'oiseau - revue des Deux Mondes en 2 actes, 5 parties et 300 tableaux. Avec la collaboration d’Albert Willemetz.
■ (1926) Était-ce un rêve ? Ou une comédie nouvelle - comédie en deux actes.
■ (1927) Désiré - comédie en trois actes.
■ (1927) Un miracle - comédie en quatre actes.
■ (1928) Mariette
■ (1928) Charles Lindberg - féerie en trois actes et dix-huit tableaux.
■ (1929) Histoires de France - quatorze tableaux, dessins, croquis et caricatures.
■ (1929) La troisième chambre - comédie en quatre actes d'Albert Willemetz, en collaboration avec Sacha Guitry.
■ (1930) Chez George Washington, à Mount-Vernon - a propos en un acte.
■ (1930) Et vive le théâtre - revue en deux actes et 15 tableaux. Avec la collaboration d'Albert Willemetz.
■ (1930) Deauville sous Napoléon III - à propos en un acte.
■ (1931) Frans Hals ou l'admiration - comédie en trois actes.
■ (1931) Sa dernière volonté ou l'optique du théâtre - comédie en deux actes
■ (1931) La S.A.D.M.P. - opéra bouffe en un acte.
■ (1931) Mon double et ma moitié ou Vingt-quatre heures dans la vie d'un homme - comédie en trois actes.
■ (1931) Une Revue (Exposition de Noirs) ou La Revue Coloniale - revue en un acte.
■ (1931) Chagrin d'amour - prétexte musical en un acte.
La scène se déroule à Paris, en 1775. Sophie Arnould, fameuse cantatrice, que son amant vient de quitter, a décidé, par représailles, de ne plus chanter. Désespoir de ses admirateurs, qui lui délèguent le poète Florian. S'ensuit une conversation brillantissime entre les deux protagonistes, jusqu'à l'arrivée d'un jeune homme qui est l'accordeur du clavecin et se révèle un compositeur de talent. Un poète, un compositeur, une chanteuse... Sophie Arnould reviendra-t-elle sur sa décision ?
■ (1931) Ville à vendre - comédie en un acte.
■ (1931) Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ? - pièce en un acte.
■ (1931) Tout commence par des chansons - à propos en un acte.
■ (1932) Les desseins de la providence - comédie en deux actes.
■ (1932) Françoise - pièce en trois actes.
■ (1932) La nuit d'avril - a propos en un acte, en vers.
■ (1932) Le voyage de Tchong-Li - légende en trois tableaux.
■ (1933) O mon bel inconnu - comédie musicale en trois actes.
■ (1933) Châteaux en Espagne - comédie en quatre actes.
■ (1933) Adam et Ève - pièce en deux tableaux.
■ (1933) Maîtresses de rois - (deuxième acte de la revue Vive Paris) fantaisie en cinq tableaux.
■ (1933) Un tour au Paradis - comédie en quatre actes.
■ (1933) Le Renard et la Grenouille - comédie en un acte.
Rosy, femme entretenue par un monsieur d'âge certain, discute avec son amie Jeannette. En trois ans de liaison, elle a mis de côté un joli magot. Arrive le monsieur qui lui propose de l'épouser, et lui fait signer un contrat qui met leurs biens en commun, elle signe croyant réaliser une affaire en or. Mais celui-ci annonce qu'il est complètement ruiné et que c'est elle qui doit partager sa fortune avec lui... Grosse peur. Mais ce n'était qu'une leçon.
■ (1933) Florestan Ier, prince de Monaco - opérette en trois actes et six tableaux.
■ (1933) À l'École des philosophes - a propos en un acte.
■ (1934) Le nouveau testament - comédie en quatre actes.
■ (1934) Son père et lui - pièce en quatre tableaux.
■ (1935) Quand jouons-nous la comédie ? - comédie en trois actes, précédée d'un prologue et suivie d'un épilogue.
■ (1935) Mon ami Pierrot - légende musicale en un acte et deux tableaux.
■ (1935) La fin du monde - comédie en cinq actes.
■ (1936) Le mot de Cambronne - comédie en un acte et en vers.
Cet acte célèbre est un petit chef-d'œuvre d'humour. La scène se passe chez le général Cambronne, en 1821. Marié à une Lady anglaise. Celle-ci, malgré son insistance, n'a jamais connu le mot célèbre prononcé par lui à la bataille de Waterloo, et dont elle entend toujours parler. Qui prononcera le fameux mot ?
■ (1936) Le Saut périlleux - drame en un acte
■ (1936) Geneviève - comédie en cinq actes
■ (1937) Crions-le sur les toits - revue publicitaire en 2 actes et 16 tableaux. En collaboration avec Tristan Bernard, Dorin et Albert Willemetz.
■ (1937) Quadrille - comédie en six actes.
■ (1938) Dieu sauve le Roi - a propos en un acte.
■ (1938) Un monde fou - comédie en quatre actes reprise en 1951 sous le titre d’Une folie.
■ (1939) You're telling me ou Honni soit qui mal y pense - à propos « franco-anglais » en un acte.
■ (1939) Une paire de gifles - comédie en un acte.
Lors d’une soirée un monsieur, un peu mufle, fait une cour pressante à la maîtresse de maison qui résiste avec opiniâtreté, tandis que le mari joue aux cartes dans la pièce voisine : exaspéré par la résistance de la jeune femme, il la gifle. Le mari, attiré par le bruit, croit que c'est sa femme qui a giflé l'importun, ni lui ni elle ne le détrompent. Explications orageuses, sottise et lâcheté du mari. L'amant exige en réparation de rendre la claque, soit au mari, soit à la femme. Celle-ci accepte, le mari se détourne, mais c'est elle qui envoie une formidable baffe à l'ami et en prime, un rendez-vous pour le lendemain...
■ (1939) Florence - comédie en un prologue et trois actes.
■ (1939) Une lettre bien tapée - comédie en un acte.
Dans un hôtel de province, un homme d'affaires demande une dactylo, on lui envoie une jeune et jolie personne, qui prend beaucoup d'intérêt à la lettre qu'on lui dicte. Obligé d'attendre la réponse 1 jour ou 2, que faire pour tromper le temps ? Sacha Guitry trouve la solution.
■ (1939) Fausse alerte - a propos en un acte.
■ (1940) Le bien-aimé - comédie en trois actes mais en plusieurs tableaux.
■ (1940) Le roi Louis XI
■ (1940) L'école du mensonge - comédie en un acte.
Sans s'être concertées, et à quelques minutes d'écart, deux jeunes filles prétendent auditionner auprès du maître. La première se présente. « Nous auditionnerons plus tard, mais voulez-vous me rendre un grand service ? Une certaine personne va venir ici dans un instant, et il faut que vous vous fassiez passer pour ma fille ». Arrivée de la seconde jeune personne : « Je n'ai pas à présent le temps de vous entendre, mais sauvez-moi la vie : il y a dans cette pièce une jeune fille qui m'est très proche, et il serait essentiel qu'elle vous croit ma maîtresse ». Et le fameux acteur met en présence les deux apprenties comédiennes...
■ (1940) Cigales et fourmis - à propos en un acte.
■ (1941) Vive l'empereur ou Le Soir d'Austerlitz - comédie en cinq actes.
■ (1941) Mon auguste grand-père ou la Preuve par sept - comédie en cinq actes.
■ (1942) N'écoutez pas mesdames - comédie en trois actes.
■ (1943) Courteline au travail - à propos en un acte.
■ (1943) Je sais que tu es dans la salle - pièce en un acte.
■ (1946) Dix mots d'anglais - comédie en plusieurs actes.
■ (1948) Le diable boiteux (scènes de la vie de Talleyrand) - pièce en 3 actes et 9 tableaux.
■ (1948) Aux deux colombes - comédie en trois actes.
■ (1949) Tu m'as sauvé la vie - pièce en quatre actes.
■ (1949) Tôa
■ (1950) Beaumarchais - comédie en quatre actes.
■ (1951) Une folie
■ (1953) Palsambleu - comédie en quatre actes
■ Boulevard de l'adultère.
■ Le 21 janvier 1793 - pièce en un acte

Liste non exhaustive (à compléter).