samedi 28 février 2009

Les amis de Sacha guitry ont dit de lui

(Laurent Tailhade né le 16 avril 1854 à Tarbes, Hautes-Pyrénées et décédé à Combs-la-Ville, Seine-et-Marne le 1er novembre 1919* est un polémiste et poète satirique et libertaire.)

Entre les noms que chacun salue, il faut écrire d'abord celui de Sacha Guitry, ce Molière du XXe siècle, dont la gloire classique illuminera les générations futures, dont l'œuvre, loin de passer comme celle d'Augier, de Dumas, de tant d'autres, acquerra d'âge en âge une force nouvelle et de plus larges succès. Quelles œuvres poignantes, d'un accent humain et véridique où le cœur mis à nu palpite à la lumière implacable de la Vérité ! Jean de la Fontaine, Deburau sont, à coup sûr, les plus beaux drames qui aient illustré la scène française. Et je ne trouve à nommer auprès de leur auteur que Beque ou Porto-Riche, ces cruels témoins de la société contemporaine.

La plus grande originalité de Sacha Guitry sera peut-être d'avoir échafaudé son œuvre entière sur sa propre vie. Il s'est, en elle, confessé comme Jean-Jacques ou Montaigne. Il a trouvé dans sa joie ou sa propre douleur un microcosme où se reflète en aspects infinis l'homme de tous les temps et de tous les univers. Le philosophe indulgent des Essais n'a pas été plus loin dans l'investigation, dans l'analyse de son moi. Il n'a pas mis une plus haute sagesse, une vision plus œcuménique de l'Être universel dans le bréviaire dont nous admirons le désenchantement et la prudence résignés. Cependant, Michel de Montaigne était un vieillard. Il philosophait au déclin de sa vie. Sacha, lui, a commencé d'entrer dans la gloire au temps où le commun des hommes n'est pas sorti de page. Sa philosophie a dans les veines une pourpre de jeunesse qui prête à chacun de ses mots l'éclat du soleil levant et la fraîcheur du mois de mai.

* Tailhade s'éteint le 1er novembre 1919 à Combs-la-Ville, laissant sa femme et sa fille dans un certain dénuement. Une souscription, en grande partie alimentée par Sacha Guitry, le sauvera de la fosse commune le 20 février 1921, pour lui donner une sépulture au cimetière Montparnasse.

Les amis de Sacha guitry ont dit de lui

(Anatole France, de son vrai nom Jacques Anatole François Thibault, est un écrivain français, né le 16 avril 1844 à Paris, mort le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire, Indre et Loire.)

Mon Cher Sacha,

Je vous devrai le funeste présent de l'immortalité. De tous les papiers que j'ai barbouillés dans ma vie, ce feuillet seul traversera les âges. Qu'il porte à la postérité la plus reculée le témoignage de l'estime et de l'amitié que j'ai pour vous.

vendredi 27 février 2009

Donne moi tes yeux

Au début de ce film je montrais l'intérieur du Palais de Tokyo à la veille d'un vernissage et l'une des trois salles était consacrée à la rétrospective supposée des chefs-d’œuvre de la peinture française réalisée entre 1870 et 1871.

J'avais fait agrandir les photographies d'une vingtaine de tableaux célèbres : le Balcon de Manet, la Vague de Courbet, la Loge de Renoir, une Marine de Monet et, mises à leurs dimensions réelles, l'effet était saisissant.

Quant au texte, il était propre à renforcer encore l'espérance des nôtres et il était de nature à prouver aux Allemands que rien ne peut abattre le Génie de la France.

Voici ce texte.

Je m'adressais à l'un de mes amis et je lui disais : Admire ces splendeurs !... Voilà ce que faisaient des hommes de génie à l'heure où la France venait de perdre la guerre. Et devant ces merveilles, n'a-t-on pas l'impression que ce que l'on perdait d'un côté, on le regagnait de l'autre? Car on a bien le droit de considérer que des œuvres pareilles, cela tient lieu de victoires. Passons maintenant dans la salle voisine. Vois donc : Matisse, Bonnard, Dunoyer de Segonzac, Othon Friez, Maillol, Utrillo, Vlaminck, Despiau, Touchagues, Brianchon la France continue !
Je signale deux incidents qui se produisirent au cours du « tournage » du film.Un jour, ayant rencontré, rue François Ier mon ami Marcel Simon qui portait l'étoile jaune je le priai de m'accompagner jusqu'au Studio.

Nous nous assîmes tous les deux dans le décor et bientôt je donnai l'ordre de commencer à tourner.

Je m'aperçus alors qu'un grand trouble agitait les personnes présentes : ouvriers et techniciens se consultaient à voix basse et l'ordre que j'avais donné ne s'exécutait pas.

Le directeur de la production, informé de la présence d'une « étoile jaune » parmi nous, me fit part des dangers auxquels j'exposais tout le monde tout ce monde, d'ailleurs, qui se refusait à « embrayer », comme il disait, dans de pareilles conditions.

Marcel Simon s'en rendit compte.

Il se leva.

Je prétextai des courses à faire et, remettant à plus tard ce jour-là « l'embrayage », nous allâmes tous deux déambuler dehors.

Je regretterai toujours de n'avoir pas eu la possibilité de courir jusqu'au bout ce risque révoltant.
A quelques jours de là, ceci se produisit.Je jouais, dans mon film, le rôle d'un sculpteur et je devais dire à mon modèle : Je vais d'abord vous faire en terre glaise. Or, on tournait et j'ai préféré dire : Je vais d'abord vous faire en glaise. L'ayant dit, j'insistai : Ça vous plairait, hein, d'être en glaise ? Et, voyant s'arrondir les yeux du producteur, j'ai ajouté : Pourvu que la censure ne me coupe pas ça !Un véritable cri d'épouvante interrompit la scène.
Coupez ! Coupez ! Pris de panique il supplia : Oh ! Ne dites pas ça, Monsieur Guitry, c'est effrayant !A moins qu'il n'ait détruit ce court passage « terrifiant » il doit exister encore, puisqu'il fut enregistré.

Sacha Guitry, Quatre ans d'occupations, Éditions de l'Élan, 1947.

jeudi 26 février 2009

« Elles vous ont tout un système philosophique en vérité sommaire, et qui ne concerne que les hommes mais qui tient parfaitement debout quand ceux-ci sont couchés. »
« Elles s'imaginent qu'on veut les détourner de leur chemin et ne s'aperçoivent pas qu'elles sont dans l'ornière. »
« Elles ont un redoutable avantage sur nous, elles peuvent faire semblant, nous pas. »
(A sa cinquième femme, Lana Marconi, lors de leur mariage)

Elles ont été mes femmes, vous serez ma veuve.

mercredi 25 février 2009

« Elles nous abandonnent leurs corps convaincus que cela devrait nous suffire alors que, précisément, cela pourrait nous suffire. »
« Elles n’aiment pas qu’on leur dise des choses inexactes et, ce qu’elles préfèrent, c’est en dire elles-mêmes, sachant parfaitement que personne ne saurait faire mieux... »
« Elles considèrent comme des remontrances les avertissements que nous avons la loyauté de leur donner. »
« Elle va venir puisqu'elle est en retard. »

mardi 24 février 2009

« Elle s'est donnée à moi et c'est elle qui m'a eu. »

Extrait d’Elles et Toi
« Elle paraissait avoir 25 ans, d’ailleurs elle en avait 24. »

Extrait de Le roman d’un tricheur
« Elle m’était antipathique et me plaisait, oui je me sentais simultanément attiré par tout ce qui précisément me repoussait en elle et l’opposé à moi phénomène d’attraction qui doit relever de la physique mais ignorant la physique je ne puis l’attribuer qu’au physique. »

Extrait de Le roman d’un tricheur
« Elle m'avait dit un jour : Chéri, est-ce que tu savais qu'oroscope, idrogène, ipocrite et arpie ne sont pas dans le dictionnaire ? »

Extrait d’Elles et Toi
Elle m'a dit : « Quand tu seras vieux (quatre-vingt-cinq ans), on ira tout le temps en avion tous les deux pour que nous ne manquions pas l'occasion de mourir ensemble. »

lundi 23 février 2009

« Elle à suivit son destin Espagnol née à Paris, elle débute en Italie épouse un français à New York puis se marie avec un belge et meurt à Manchester, elle est née, elle à vécu et elle est morte autour de nous. »

Extrait de La Malibran

Citation de Sacha Guitry

« Elle a l'air d'avoir été sculptée dans un citron, de sorte que, quand elle se presse l'esprit, le citron s'entrouvre au-dessous du nez et les paroles qui coulent sont acidulées. »

Extrait de Bloompott
« Écoles : établissements où l'on apprend à des enfants ce qu'il leur est indispensable de savoir pour devenir des professeurs. »

Extrait de Toutes réflexions faites

Citation de Sacha Guitry, La Poison

« Donc sans l’avoir prémédité cette idée cependant vous trotter dans la tête. »

Extrait de La Poison

Citation de Sacha Guitry, Elles et Toi

« Dis, veux-tu que ce soit pour toute la vie ? Nous verrons bien le temps que cela durera. »

Extrait d’Elles et Toi

dimanche 22 février 2009

Interview de Sacha Guitry pour le film Bonne Chance

Voulez-vous, monsieur, parler de vos idées sur le cinéma, en général ?

J'ai tourné deux films... Ça ne compte plus... C'est fini.

Vous êtes l'auteur des scénarios, j'imagine, l'acteur et le metteur en scène ?

Je suis l'« auteur » du texte, du découpage, du montage...de tout... J'en excepte la musique.

Comment avez-vous travaillé à tant de problèmes à la fois ?

Eh bien, j'ai cru comprendre, avant de commencer à tourner, qu'il y avait une assez grande part d'aléas dans la confection des films. J'ai voulu éviter cet aléa. J'ai voulu tout prévoir et apporter au studio, en arrivant, un film découpé, non seulement découpé, mais monté.

Un travail insensé ?...

Il n'y a pas de travail insensé. Il y a le travail, toujours passionnant.

Plus ou moins long ?

Je ne sais pas ce que c'est de trouver le travail trop long.

Vous avez écrit ?...

Tous : les jeux de scène, même les raccords, même les gestes qu'on fait à tel ou tel moment.

Vous les avez imaginés d'abord ?

Je les ai vus sur l'écran d'abord. Puis je me suis transformé en spectateur et j'ai apporté le film tout découpé, tout prêt.

Et la mise en scène ?

Je l'ai préparée, naturellement. La mise en scène est un terme qui m'exaspère toujours.
C'est la seule manière que nous ayons de qualifier l'ensemble du jeu des acteurs.

Je ne peux pas comprendre un auteur qui ne met pas sa pièce en scène. Je ne pourrais admettre qu'un autre que moi s'en occupa une seconde.

Le cinéma, pour vous, est-il différent du théâtre ?

Je l'ai trouvé très différent quand le film a été fini. Je continue à attendre une répétition générale qui n'aura jamais lieu. Nous avons répété. Nous avons donné des répétitions mises au point autant que cela pouvait être et alors on nous a dit « C'est fini. ». C'est exactement comme si à la veille d'une répétition générale, on me disait: « On ne passe pas, la pièce ne va pas être jouée ».

Et quand vous avez vu le film ?

J'avais acquis pendant Pasteur une petite expérience. Je sentais, je voyais déjà bien de choses. Evidemment Pasteur est un film absolument à part, si l'on entend par film une manifestation de joliesse. Les discussions sur les microbes, la génération spontanée ne peuvent justifier des manifestations de beauté d'une certaine beauté tandis que Bonne chance...

Film gai ?...

Le mot gai, c'est un désir qu'on exprime. J'ai voulu faire un film gai. Je serais navré qu'on rit à Pasteur et pleurât à Bonne Chance.

Comment vous êtes-vous décidé à venir au cinéma ?

Eh bien! Après avoir dit bien de fois : « Non, non, non » aux demandes qui m'étaient faites, tout à coup, j'ai répondu « oui ».

Pourquoi ?

J'en ai eu envie ce jour-là... Et, dès cette seconde j'ai eu hâte de commencer.

Pensez-vous que certaines de vos œuvres pourraient être réalisées au cinéma ?

Je crois que ce serait actuellement un peu enfantin de définir la destinée du cinéma. Nous n'en savons rien. L'opinion des gens qui décrètent tout d'avance importe peu. Il faut d'abord prouver. Après on peut dire : « Voilà ce que j'ai voulu faire ». En art, la preuve est généralement donnée par un homme qui n'a rien voulu prouvé. On ne fait souvent, du reste, quelque chose d'original que lorsque l'on croit copier quelqu'un.

Pourquoi ?

Je crois à la chaîne qui relie au passé. Il faut avoir des ascendants intellectuels. Se laisser influencer par le passé c'est le seul moyen d'aller en avant.

Interview du 26 juin 1935 réaliser par M. H. Berger, Excelsior.



Excelsior Publications est un groupe de presse familial français fondé par Paul Dupuy en 1913. Le titre emblématique du groupe est le mensuel Science et Vie. En latin, excelsior signifie « toujours plus haut ».

samedi 21 février 2009

Extrait du prologue du film Désiré de Sacha Guitry

(Avec toujours cette remarquable manière de mettre en valeur les personnes avec qui il a travaillé…)

Il y a aussi un monsieur qu’on ne voit dans le film pas mais il faut tout de même que je vous en dise deux mots le voici… c’est un compositeur c’est monsieur Adolphe Borchard et la musique que vous entendez en ce moment est de lui. Et puis alors il faut aussi que je vous dise un mot de monsieur Bachelet (Jean) parce que c’est lui qui à éclairé le film, on appelle ça un opérateur et ce serait une injustice de l’oublier car c’est un homme très remarquable, quant à monsieur Gernolle (Norbert) qui à enregistré le son, en voilà un aussi tenais qui mérite bien des compliments et puis alors ma foi pendant que j’y suis-je ne sais pas pourquoi je vous dirais que la strip-girl s’appelle Jeanne Etievent que la monteuse s’appelle Myriam et que nous étions assisté en outre par monsieur Gilles Grangier tandis que Guy Lacourt tenait l’emploi d’administrateur général, quant aux décors je pense que vous aurez deviné qu’ils sont de Jean Perrier. Voyons j’espère n’avoir oublié personne et maintenant mesdames et messieurs il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un agréable moment en notre compagnie.

vendredi 20 février 2009

La France de Sacha Guitry



La France de Sacha Guitry de Bernard Leconte


Éditions Xénia, Vevey (Suisse), collection "La Fance de", 128 p., 2009.

Format : 20 x 13. ISBN : 978-2-88892-068-9. 14 €

Précédé d’un avant-propos d’André Bernard qui fut pendant vingt-trois ans l’Administrateur de l’association des « Amis de Sacha Guitry ».

Extrait des dialogues du film Deburau de Sacha Guitry

Le dernier acte. Les conseils de Deburau (Sacha Guitry) à son fils : Adore ton métier, c'est le plus beau du monde ! Le plaisir qui te donne est déjà précieux, mais sa nécessité réelle est plus profonde : il apporte l'oubli des chagrins et des maux. Et ça, vois-tu, c'est encore mieux, c'est mieux que tout, c'est magnifique et tu verras, tu verras ce que c'est qu'une salle qui rit, tu l'entendras. Ça, c'est unique, mon chéri. Oh ! Le bruit que ça fait, tu verras, c'est très beau. Imagine un très grand silence : on vient de lever le rideau. Un silence absolu, complet... On entendrait voler un imprésario ! Soudain, tu viens de faire une chose qui plaît, un geste drôle, inattendu... et ça commence tout à coup ! Car ça commence d'un seul coup. Et voilà le silence rompu qui vole en mille éclats ! Le public s'abandonne à l'immense rafale qui gronde et le secoue et le rire au galop qui traverse la salle emporte tout, les chagrins, les soucis et les peines. Et comprends bien ceci, comprends que c'est pour ça qu'ils viennent. A ceux qui font sourire on ne dit pas merci. Je sais, oui, ça ne fait rien, soit ignoré. Vas donc laisser la gloire à ceux qui font pleurer. Je sais bien qu'on dit d'eux qu'ils sont « les grands artistes » Tant pis, ne soit pas honoré. On n'honore jamais que les gens qui sont tristes. Soit une paillasse, un pitre, un pantin que t'importe ! Fais rire le public, dissipe son ennui, et, s'il te méprise et t'oublie sitôt qu'il a passé la porte, va, laisse-le, ça ne fait rien…

jeudi 19 février 2009

Bonne Chance

Chez Claude (Sacha Guitry), il est encore endormi. On tambourine à la porte. Le peintre s'éveille, de fort mauvaise humeur.

Claude : Ah ! Ah non ! Zut ! Crotte ! Faudra me laisser dormir à la fin. Entrez !

La porte s'ouvre sur Marie (Jacqueline Delubac), Le ton change aussitôt.

Pardon.

Marie chuchote quelque chose, Claude se met à chuchoter aussi.

Je n'entends pas.

Marie : Nous avons gagné !

Claude : Nous avons gagné !

Marie : Oui !

Claude : Non ! Et qu'est-ce que nous avons gagné ?

(Marie lui montre une sacoche en cuir.)

Oh, une valise !

Marie : Non, le gros lot !

(Claude s'étrangle)

Oui, deux millions ! Oui, oui, oui, deux millions !

Claude : Oh ce n'est pas vrai !

Marie : Si, voici le vôtre.

Claude : Le mien ?

Marie : Évidemment. Le mien je l'ai tout de suite déposé dans une banque. Le vôtre, vous en ferez ce que vous en voudrez.

Claude : Non, là vous êtes... Vous ne penserez pas que je vais accepter de vous un million ! Ah non !

Marie : J'entends bien que vous l'acceptiez. Si vous n'en voulez pas, vous n'avez qu'à le donner à un pauvre. Mais moi je vous jure bien que je ne le remporterai pas. Ah, mais non, par exemple !

Claude : Je vous prie d'emporter ça immédiatement !

Marie : Mais pas pour un million, pas pour tout l'or du monde. Ah, mais non ! J'étais déjà superstitieuse avant de vous connaître, mais depuis le jour où vous m'avez dit « bonne chance », je le suis devenue bien davantage, et si vous refusez ce que je vous dois, je vous jure que ça me porterait malheur. Tout ce que je peux accepter de vous, c'est... la moitié.

Claude (rasséréné) : Ah, la moitié du million.

Marie : Mais non, du billet, c'est-à-dire cinquante francs.

Claude : Je veux bien vous donner cinquante francs mais je ne veux pas accepter un million... ou alors... ou alors...

Marie : Ou alors... ?

Claude : ... ou alors, oh... ou alors, dépensons-le ensemble, oui tous les deux.
Ah, ça serait magnifique et ça serait délicieux...

Marie : Oui, mais c'est que, malheureusement...

Claude : Je sais, je sais.

Marie : Non, vous ne savez pas !

Ils sont face à face et il tient ses mains entre les siennes.

Claude : Si, je sais, je sais. Je sais que vous êtes fiancée, que vous allez vous marier !

Marie : Comment savez-vous cela ?

Claude : Par madame votre mère, trop heureuse de me l'apprendre ! Car elle s'est imaginé, je me demande vraiment pourquoi d'ailleurs, que je vous trouve jolie, que je suis sur le point de vous faire la cour. Seulement je sais aussi que votre fiancé est parti pour faire une période de treize jours. Or, vous savez, vous ne me connaissez pas, mais moi il ne me faut pas beaucoup plus de treize jours... pour dépenser un million. Ah, ça serait délicieux. Et puisque vous en épousez un autre que mois, il serait assez piquant de nous faire ensemble votre voyage de noces.

(Elle refuse en riant.)

Oh si, oh si, oh si, la charrue avant les bœufs, le voyage de noces avant la noce ! On va les faire nous aussi nos treize jours. Je vais vous faire pivoter, vous allez voir ça. On va faire la liste de toutes les choses qu'on a envie de faire, de voir ou de revoir. On va réaliser nos rêves et dans... treize jours, je vous conduirai à la mairie, pardon, à la porte de la mairie, et je vous dirai adieu, en vous souhaitant « bonne chance ». J'aurai dépensé mon million et j'ai déjà l'impression que ce sera le plus merveilleux souvenir de toute mon existence. Naturellement vous voyagerez sous mon nom !

(Marie réagit.)

Ah, les frères et les sœurs ont toujours le même nom de famille, car ce voyage, vous le ferez comme si vous étiez ma petite sœur.

(Changeant de ton)

Seulement, si nous voulons faire ça, il n'y a pas une minute à perdre ! Faut partir demain matin. Seulement, si on veut partir demain matin, il faut qu'on se retrouve ce soir à dix heures et qu'on dîne ensemble, afin d'étudier le plan de notre voyage ! Alors, écoutez-moi, je vous donne rendez-vous à six heures, mettons cinq heures et demie.

(Il la rattrape sur les marches de l'escalier.)

Hé ! Mettons cinq heures, déjà ça va être long de rester jusqu'à cinq heures sans se revoir je parle pour moi alors nous disons cinq heures devant les éléphants !

Marie : Quels éléphants ?

Claude : Ceux de l'Acclimatation. Je choisis les éléphants de préférence aux colibris, parce que de loin ça se voit mieux.

mercredi 18 février 2009

Aux deux colombes

Mais voila qu’un acteur, pauvre acteur sans emploi vient offrir ses services au nouveau producteur tandis que les passerelles déjà couronnent le décor.

(L’acteur frappe à la porte)

Le producteur : entrez

L’acteur : monsieur le producteur n’auriez pas un rôle pour moi dans votre film.

Le producteur : euh, non monsieur.

L’acteur : mais, n’oubliez pas que je peux tout jouer, les crétins, les poètes, les poivrots (il hoquette),

(L’acteur tend son chapeau au producteur)

Tenez moi ça un instant, les avocats, les militaires (il ce mets aux garde à vous), les mendiants (il tend la main), les millionnaires, les sourds (il met la main vers son oreille), les bègues (il bègue).

Le producteur : (il lui rend son chapeau et lui indique la sortie) Voulez vous jouer le rôle de quelqu’un qui s’en va s’il vous plait.

L’acteur (il sort du bureau outré) : aaah… aaah.

Toutes réflexions faites



Les éditions « Le bord de l’eau » ont eu l'heureuse idée de rééditer cet ouvrage qui n’était plus disponible en volume séparé depuis 1947, année de sa publication par les Éditions L’Élan.

Il est précédé d’un savoureux Portrait de l’auteur par lui-même.

Collection « Redécouverte », format 12 x 19, 120 pages.

ISBN 978-2-35687-008-7.

Prix de vente public : 10 €, juin 2008.





Édition originale :



Paris, L’Élan.

1019 exemplaires sur pur fil Johannot dont 999 numérotés et 20 marqués H. C.

144 p.

Achevé d’imprimer le 1er janvier 1947.







Rééditions :



– Paris, L’Élan.

Achevé d’imprimer le 1er mars 1947.

Toutes réflexions faites est également repris dans les recueils :

Les Femmes et l’amour, Paris, Presses Pocket, n° 2377, 1985.

Cinquante ans d’occupations, Paris, Presses de la Cité, « Omnibus », 1992 et 1998.

– Les Œuvres majeures de Sacha Guitry, Paris, France Loisirs, 1996.



Toutes Réflexions Faites

Soixante ans d'existence et quarante-deux ans d'un travail continu, d'un bonheur incessant, m'auront précisément appris que le bonheur, notre bonheur, dépendait à la fois du choix de notre femme et du choix de notre carrière. Toute erreur au départ sur l'un de ces deux points peut être fatale d'autant plus qu'ils sont liés, si tu veux bien m'en croire.L'amour sans le travail à la fin nous obsède et le travail, lui, nous dévore, sans l'amour.Tandis que l'un et l'autre, ils nous sont un refuge, ils nous sont une joie renouvelée sans cesse et nourrie l'un par l'autre l'un donnant l'appétit de l'autre ou nous aidant à supporter les misères que nous fait l'autre.

Bibliographies

Œuvres de Sacha Guitry :


■ (1903) Des Connus et des inconnus (dessins) Camproger

■ (1906) Le Taureau, le Veau... (Dessins) Imprimerie de Belleville

■ (1906) J.W Bloompott, Gil Blas

■ (1910) La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, Dorbon aîné

■ (1913) Jusqu’à nouvel ordre, Maurice de Brunhoff

■ (1914) La maladie, Maurice de Brunhoff

■ (1915) Ceux de chez nous

■ (1915) Causerie avant la générale de « La Jalousie », Willy Fischer

■ (1918) Pensées, Oui

■ (1918) Deburau, comédie en vers libres, édition Eugène Fasquelle

■ (1919) Pasteur, édition Eugène Fasquelle

■ (1920) Béranger, édition Eugène Fasquelle

■ (de 1920 à 1921) Le courrier de M. Pic (périodique, 9 numéros parus)

■ (de 1924 à 1926) Chroniques théâtrales, Candide

■ (1930) Lucien Guitry raconté par son fils, édition Raoul Solar

■ (1931) La Maison de Loti, Paillart

■ (1932) Mes médecins, Laboratoires Cortial

■ (1934) Si j’ai bonne mémoire, éditions Plon

■ (1935) Mémoires d’un tricheur, Gallimard NRF

■ (1935) Deux couverts, édition Stock

■ (1938) Le mot de Cambronne, éditions Plon

■ (1943) Des goûts et des couleurs (poème), Galerie Charpentier

■ (1944) La fin du monde, édition Raoul Solar

■ (1946) Elles et Toi (réflexions illustrées par l'auteur), édition Solar

■ (1946) Ma défense, Paris Matin à partir du 13 janvier

■ (1947) Vers de bohème, édition Raoul Solar

■ (1947) Toutes réflexions faites, éditions de l’élan

■ (1948) Le Diable Boiteux, éditions de l’élan

■ (1949) Quatre ans d’occupation, 60 jours de prison, en 2 tomes, éditions de l’élan

■ (1949) Ils étaient neuf célibataires, éditions de l’élan

■ (1950) Beaumarchais, édition Raoul Solar

■ (1950) Le trésor de Cantenac, édition de l’élan

■ (1951) De 1429 à 1942, ou de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, édition Raoul Solar

■ (1952) 18 avenue Elysée Reclus, éditions Raoul Solar

■ (1953) Si j'ai bonne mémoire, éditions Plon

■ (1954) Si Versailles m’était conté... éditions Raoul Solar

■ (1954) Et Versailles vous et conté... éditions Raoul Solar

■ (1954) Cent merveilles choisies par Sacha Guitry, éditions Raoul Solar

■ (1954) Et puis voici des vers, édition Raoul Solar

■ (1955) Châteaux en Espagne, (ouvrage illustré) éditions Raoul Solar

■ (1955) La maladie et mes médecins, éditions Raoul Solar

■ (1955) Napoléon, éditions Raoul Solar

■ (1956) Si Paris nous était conté, éditions Raoul Solar

■ (1956) La Poison, éditions Raoul Solar

■ (1956) La Vie d’un Honnête homme, éditions Raoul Solar

■ (1957) Remontons les Champs-Élysées, éditions Raoul Solar

■ (1958) L’esprit, éditions Le Livre contemporain

■ (1958) Théâtre je t’adore, éditions Hachette

■ (1959) Histoires de France, éditions Le Livre Contemporain

■ (1959) Les Femmes et l’amour, éditions Le Livre Contemporain

■ (1979) Le petit carnet rouge et autres souvenirs inédits, édition Perrin

■ (1981) A bâtons rompus, éditions Perrin

■ (1991) Théâtre et Mémoires d’un tricheur, éditions Presses de la Cité

■ (1992) Cinquante ans d’occupations, éditions Presses de la Cité

■ (1993) Cinéma, éditions Presses de la Cité/Omnibus

■ (1996) Théâtre, je t’adore, éditions Omnibus

■ (2008) Toutes réflexions faites, éditions Le bord de l'eau

Liste non exhaustive




Œuvres sur Sacha Guitry :


■ (1925) L’esprit de Sacha Guitry de Léon Treich, Librairie Gallimard

■ (1927) Sacha Guitry, de Arnold Whitridge, Editions de la Pensée Latine

■ (1933) Sacha Guitry, Roi du Théâtre, de René Benjamin chez Plon.

■ (1941) Mon ami Sacha Guitry de Maurice Martin du Gard, Editions de la Nouvelle Revue critique

■ (1950) Sacha de Alex Madis, Editions de l’élan

■ (1957) Sacha Guitry intime, Fernande Choisel, Scorpion

■ (1957) Rions avec eux, de Marcel Achard chez Fayard

■ (1958) Charlotte Lysès, de Raymond Herment, chez Gardescel

■ (1959) Sacha Guitry, hors de sa légende de Stéphane Prince, au Presses de la cité

■ (1959) Sacha Guitry, mon mari de Geneviève de Séréville chez Flammarion

■ (1959) Le merveilleux humour de Lucien et Sacha Guitry de Hervé Lauwick, éditions Fayard

■ (1960) Mémorables, de Maurice Martin du Gard, éditions Flammarion

■ (1960) Et Sacha vous est conté de Lana Guitry, Le livre contemporain

■ (1963) D’Alphonse Allais à Sacha Guitry, de Hervé Lauwick éditions Plon

■ (1965) Sacha Guitry et les femmes de Hervé Lauwick chez Plon

■ (1966) L’anthologie du cinéma n. 13 de Jacques Siclier

■ (1967) Dans mon rétroviseur d’Albert Willemetz chez La Table Ronde

■ (1970) Si Sacha vous était conté... édité par son éditeur Roger Deleplanque, s.l.n.d, une Conférence au Rotary International, Club de Saint-Nazaire le 28 novembre 1970 Château de la Bretesche 60 p., 12 x 18,5 Ce livre inconnu des amateurs éclairés a évidemment été tiré à petit nombre, d'où sa rareté. Son auteur était le fondateur des éditions L'Élan.

(Merci à Michel Schepens, pour ce renseignement)

■ (1971) Le Règne de Sacha Guitry, Marc Danval, Pierre de Meyère Editeur

■ (1971) Sacha Guitry, de Jacques Lorcey éditions de La Table Ronde

■ (1975) Le Cinéma et moi, André Bernard & Claude Gauteur, chez Ramsay

■ (1975) Les films de ma vie de François Truffaut chez Flammarion

■ (1976) Faut-il épouser Sacha Guitry ? De Jacqueline Delubac, éditions Julliard

■ (1976) Sacha Guitry raconté par les témoins de sa vie de Jacques Lorcey aux éditions France
Empire

■ (1977) Paris sur l’oreiller de Simone Paris, Grancher

■ (1977) Sacha Guitry, monstre sacré de l’époque rétro, de Vincent Badaire chez CEDS éditions

■ (1981) Sacha Guitry - Souvenirs de Henry Dauberville, éditions Acropole

■ (1981) Sacha Guitry, Bettina Knapp, Twayne Publishers (Boston)

■ (1981) L’émerveillé de Jacques Lartigue éditions Stock

■ (1982) Sacha Guitry, 50 ans de spectacle de Dominique Desanti, éditions Grasset

■ (1982) Sacha Guitry, l’homme et l’œuvre de Jacques Lorcey, Editions PAC

■ (1982) Sacha Guitry (1942 - 1957) de Henri Jadoux, éditions Perrin

■ (1983) Album Sacha Guitry de André Bernard & Charles Floquet, Henri Veyrier

■ (1984) Sacha Guitry, le Cinéma et Moi de Claude Gauteur et André Bernard

■ (1985) Sacha Guitry, cent ans de théâtre et d’esprit, de Jacques Lorcey aux Editions PAC

■ (1985) Etonnant Sacha Guitry de James Harding éditions Jacques Grancher

■ (1985) Le Théâtre de l’amour, Sacha Guitry de Henri Jadoux, Perrin

■ (1988) Yvonne Printemps, le doux parfum du péché de Claude Dufresne éditions Perrin

■ (1988) Sacha Guitry, de Noël Simsolo, Editions de l’étoile, Cahiers du cinéma

■ (1993) Sacha Guitry de Raymond Castans, aux éditions Fallois

■ (1995) Les deux Guitry de Henry Gidel éditions Flammarion

■ (1999) Le cinéma de Sacha Guitry de Alain Keit, éditions du Cefal

■ (2000) L’esprit de Sacha Guitry de Jacques Lorcey éditions Atlantica

■ (2000) Sacha Guitry et ses femmes de Patrick Buisson éditions Albin Michel

■ (2001) Sacha Guitry et son monde, tome 1, son père, ses femmes, son personnel... de Jacques Lorcey éditions Séguier

■ (2002) Sacha Guitry et son monde, tome 2, ses interprètes... de Jacques Lorcey éditions Séguier

■ (2002) Sacha Guitry et son monde, tome 3, ses amis... de Jacques Lorcey éditions Séguier

■ (2002) Sacha Guitry de André Bernard & Alain Paucard éditions L’âge d’homme

■ (2003) Sacha Guitry et Monaco de André Bernard & Charles Floquet éditions Le Rocher

■ (2006) Sacha le magnifique de Francis Huster éditions Séguier

■ (2006) Sacha Guitry une vie de merveilles de André Bernard éditions Omnibus

■ (2007) Le théâtre de Sacha Guitry de Jacques Lorcey éditions Séguier

■ (2007) Sacha Guitry ou l’esprit français de Maud De Belleroche éditions Dualpha

■ (2007) Sacha Guitry : Une vie de merveilles d’André Bernard, président de l'association des amis de Sacha Guitry

Le Théâtre des Années Vichy, de Serge Added chez Ramsay

Liste non exhaustive

mardi 17 février 2009

« Elle était journalière plusieurs fois par jour. »
« Elle est si parfaitement laide qu'elle devient vraiment jolie dans un bon miroir déformant. »
« Elle bâillait devant moi. Je lui ai dit : Baille, baille ! »
« Donne-t-il un peu d'argent, il aurait pu en donner plus.
En donne-t-il beaucoup, hein ! Faut-il qu'il en ait. »
« Dis-toi bien que c'est le poison de notre existence. C'est le point faible de toutes les femmes. C'est l'homme qu'on a choisi pour passer le temps… et qui vous fait perdre le temps qu'on passe avec lui ! »

lundi 16 février 2009

« Dire le contraire de la vérité, c'est s'en être approché, de dos, mais de bien près... »

Extrait de Une folie
Dire à une très jolie femme qu'elle nous plaît, c'est vouloir passer à ses yeux pour un naïf ou pour un insolent, car, de toute façon, c'est lui dire : « Vous ne plaisez qu'à moi ; profitez-en, madame ! »

Extrait de Et Sacha vous est conté...

Correspondance de Paul Roulier-Davenel


Les Éditions de Fallois viennent de rééditer cette correspondance fictive sous le titre : La Correspondance de Paul Roulier-Davenel.

Avant-propos de Jean-Laurent Cochet.
Achevé d’imprimer en décembre 2008.
154 p., Prix T.T.C. : 18 €.






Éditions :

- Préoriginale dans Comœdia du 1er octobre au 7 novembre 1908.

- Édition originale, Paris, Librairie Dorbon Aîné, 34 x 18,5, 190 p.
Couverture illustrée d’une caricature de Sacha Guitry par lui-même et 18 dessins de l’auteur en hors-texte. Il a été tiré 15 exemplaires sur japon comportant des dessins originaux.
Pas d’achevé d’imprimer [janvier 1910].





« Dire à une femme qu'on l'aime, c'est dire à toutes les autres qu'on ne les aime pas. »
« Dieu, que tu étais jolie hier soir au téléphone. »

Extrait de Elles et toi

dimanche 15 février 2009

« Dieu merci ! J'ai encore les moyens de faire des dettes ! »

Cité par Stéphane Prince
« Dieu lui-même croit à la publicité : il a mis des cloches dans les églises. »
« Dieu a crée la femme en dernier ; on sent la fatigue... »
(À propos de l’appétit sexuel d’Yvonne Printemps)

Devant la tombe de Guitry on Dira : Enfin raide !
Devant la tombe de Yvonne Printemps on Dira : enfin Froide !

samedi 14 février 2009

« Deux personnes mariées peuvent fort bien s'aimer, à condition de ne pas être mariées ensemble. »
« Deux femmes qui s'embrassent me feront toujours penser à deux boxeurs qui se serrent la main. »

Extrait de Elles et toi
« Deux femmes finiront toujours par se mettre d'accord sur le dos d'une troisième. »

Extrait de Elles et Toi
« Des yeux dont on eût dit que la pupille respirait. »

Extrait de Mémoires d'un tricheur
« Dès longtemps j'avais décelé chez mes amis les plus intimes comme un secret espoir de me voir malheureux dans mon propre intérêt. »

Extrait de Toutes réflexions faites
« Depuis que j'ai une maîtresse que j'aime, je n'ai plus envie de tromper ma femme. »

vendredi 13 février 2009

« Depuis quarante-cinq ans que je fais ce métier, j'ai observé à maintes reprises que les comédiens, quand ils sont excellents sont généralement encore meilleurs quand ils écoutent que quand ils parlent. Car, n'ayant pas à se soucier de leur mémoire, n'ayant pas la bouche déformée par les mots qu'ils auraient à prononcer, vous les avez en pleine possession de leurs moyens et le sentiment qu'ils éprouvent se peint sur leur visage sans altération aucune. »

Extrait de Et Sacha vous est conté...
« Les yeux fixés sur le passé, vous tournez le dos à l'avenir...
Vous parlez de liberté... et vous êtes esclave d'une rime...
Vous ne voyez jamais que ce que vous voulez voir... »

Extrait de Béranger
« Décidément, il n'y a pas grand-chose à faire avec les poètes !... »
« De temps à autre, les femmes ont douze ans. Mais qu'un événement grave se produise et crac ! Elles en ont huit. »

Extrait de Elles et toi
« De même les paresseux essaient en vain de travailler, moi j'essaie en vain de ne rien faire. »

Extrait : Le veilleur de nuit

jeudi 12 février 2009

« De la haine houlà quel exigence. »

Extrait de Mon père avait raison

samedi 7 février 2009

« Dans la conversation, gardez-vous d'avoir le dernier mot, le premier. »
Dans « ami », il y a l'idée d'âme et dans « relations », l'idée que tout est relatif.
« Dame, songez que leur amour pour nous peut être simulé de la première à la dernière seconde car n'écoutez pas, Mesdames !
Observez, Messieurs, qu'elles peuvent faire semblant nous, pas et c'est très important ! »

extrait de N'écoutez pas, Mesdames !

vendredi 6 février 2009

« Dame quelle est la première pensée qui peut germer dans la cervelle d’un homme puni pour n’avoir pas triché, tricher évidemment. »

extrait de Le roman d’un tricheur
« D'ailleurs, on ne prend pas un baiser à une femme à moins d'être une brute, un goujat, ou bien à moins d'être un novice. »

extrait d’Une paire de gifles
« D'abord qui a dit que le jeu était un vice ? Un avare probablement.
Comment, nous mettrions tous les jours en jeu notre santé, notre bonheur, et nous hésiterions à compromettre une parcelle de notre avoir monétaire ce serait attacher à l'argent vraiment trop d'importance ! »

extrait de Mémoires d'un tricheur

jeudi 5 février 2009

« Critiquer, c'est avoir recours, c'est employer les idées des autres et c'est souvent en faire un bien mauvais usage. Et puis, s'en étant inspiré, c'est par la suite en vivre. Ne commencez donc pas par être un parasite. »

extrait de Théâtre, je t'adore
Ils étaient neuf célibataires

Le boudoir de la Comtesse. Clémentine (Pauline Carton), la femme de chambre, est là qui range. On entend une première porte qu'on claque, une deuxième, une troisième. A chaque coup Clémentine sursaute.

Clémentine : Hé ben ! On l'entend venir de loin, celle-là.

La porte du boudoir s'ouvre et la Comtesse Stacia (Elvire Popesco) apparaît.

Rien qu’à sa façon de faire claquer les portes, on devine que madame la Comtesse est de bonne humeur.

Stacia : Eh bien, on se trompe ! Je suis dans état de colère indescriptible !

Clémentine : Est-ce que je dois m'y intéresser, Madame la Comtesse ?

Stacia : N'en faites rien, surtout ! Demandez-moi plutôt, Maître Renard mon avoué.

Clémentine : Au téléphone ?

Stacia : Ah, ah ! Bien sur, au téléphone. Est-ce que vous pensez le demander par la radio ?... Déplorable manie de poser des questions.

L'intérieur du restaurant « Au Melon d'Espagne ». Jean (Sacha Guitry) et Louis (Henri Crémieux) mangent des fruits.

Jean : Eh bien, mon vieux, figure-toi que, justement, c'était mon rêve d'être honnête.

Louis : Oh ! Tu m'étonnes.

Jean : Ma parole. Seulement, voilà, l'occasion m'en est manquée. Et tu sais pourquoi ?
Parce qu'on n'en a pour ainsi dire jamais l'occasion.

Louis : On n'a pas l'occasion d'être honnête ?

Jean : Oh bien rarement. Tandis que, vingt fois par jour, tu as l'occasion d'être malhonnête. La preuve en est que ça peut devenir une profession. On dit « voleur de profession ». C'est illégal, c'est entendu, mais ça nourrit son homme ! Tandis que d'être honnête, ce n'est pas un métier...

Louis : C'est une vertu.

Jean : Exactement. Un homme qui serait seulement honnête et qui ne saurait faire autre chose, il mourrait de faim. Être honnête, c'est négatif: c'est ne rien faire de malhonnête. Remarquez bien que je ne dis pas de mal des honnêtes gens...

Louis : C'est encore heureux.

Dans le boudoir de la Comtesse.

Stacia : Eh bien ! Et cet avoué ?

Clémentine : On le sonne, Madame la Comtesse on le sonne !

Stacia : On le sonne ! On le sonne ! Oh… Comme vous êtes exaspérante, ma fille ! Déjà vous voyez que je suis énervée et il faut, en plus, que vous me répondiez sur un ton réprobateur pour avoir le plaisir de me prouver que je suis injuste ! D'ailleurs, je suis parfaitement injuste, en ce moment, c'est vrai. Voilà cent francs pour votre peine.Clémentine : Oh ! Mais, moi, j'aime bien quand Madame est injuste merci, Madame parce que, dès qu'elle est injuste, elle devient équitable !... Allô, Maître Renard ?

Au restaurant « Au Melon d'Espagne ».

Louis : Mais puisque tu me dis que tu aurais voulu être honnête, pourquoi n'essaies-tu pas ?
Jean : Pff !... voila c’est ça, c'est comme les gens qui disent à quelqu’un qui c’est ne rien faire. Travaille, mais mon dieu travailler quand on ne sait rien faire c'est prendre la place d'un autre et l'empêcher de gagner sa vie c'est très vilain ! D'ailleurs, écoute entre nous pourquoi je travaillerais, alors que je m'en tire si bien comme ça depuis vingt ans ! Est-ce que tu rends compte de ce que je dépense ?

Louis : Oh ! Je ne m'inquiète pas de l'argent que tu dépenses. Non, non c'est ta façon de le gagner qui me tourmente plutôt.

Jean : Dis-toi donc ça ! ... Est-ce que j'ai des embêtements graves ?... Jamais. D'ailleurs, entre nous je me vante et, dans le fond, je ne suis pas tellement malhonnête, seulement, j'ai de la chance et j'en ai doublement : parce que j'ai des idées, d'abord et ensuite, parce que les gens sur lesquels je tombe ne sont jamais très scrupuleux si bien que l'aventure prend vite un côté « justice immanente » qui éloigne de moi tous remords éventuels !

Louis : Oui, mais... si tu devais donner un nom à la profession que tu exerces ?

Jean : Et Bien ! Je dirais que je suis intermédiaire, oui, oui j'interviens entre le vendeur et l'acheteur. Je m'interpose entre celui qui est sur le point de verser une grosse somme d'argent et celui qui va la recevoir. Je transmets la somme, tu comprends...

Louis : Oui... et pendant qu'elle passe...

Jean : Voila, je prélève un impôt sur elle. Mon ami dis-toi bien que, sur terre, la moitié des humains cherche l'autre moitié. Pour moi les hommes et les femmes, c'est comme des pommes coupées en deux... chaque moitié court après sa moitié. D'ailleurs, les hommes n'appellent-ils pas leur femme leur moitié ?... Hein, le malheur est que, souvent, ils se trompent de moitié... et alors !

Désignant un couple mal assorti.

...c'est ça, les mauvais ménages ! Quand par bonheur les deux moitiés d’une pomme se rencontrent...Il cherche des yeux et découvre un autre couple, mais d'amoureux celui-là.
....alors tu obtiens cette merveille qu'on appelle l’amour !...

La jeune femme du couple dit des mots d’amour à son compagnon en italien et ils s’embrassent.
Eh bien dit toi bien ceci, c’est que si un homme et une femme, ça fait les deux moitiés d'une pomme, deux hommes, bien souvent, ça fait les deux moitiés d'une poire...

Le boudoir de la Comtesse. Stacia est différemment habillée et elle est sur le point de sortir.
Clémentine : Madame n'oublie pas que Monsieur vient passer la soirée avec elle...

Stacia : Je n'ai pas l'habitude d'oublier ces choses-là. Mêlez-vous donc de vos affaires, je vous prie. Vous avez cependant bien fait de me faire souvenir. Mais qu'est-ce que j'ai à être injuste comme ça ? Vous mettrez sur le livre des comptes : injustice...heu... heu...

Clémentine : Cent francs.

Stacia : Non, cinquante.

Clémentine : En effet, Madame étant une très bonne cliente, je peux lui faire des prix.
Merci, Madame la Comtesse.

Stacia : Et vous direz à Monsieur que je serai rentrée à neuf heures au plus tard.

Clémentine : à neuf heures et demie c’est ça Madame ? Je le ferai patienter. Stacia : Patienter ? Ah ! Ne recommencez pas à me critiquer !

Clémentine : Bien, Madame.

Stacia : Je vous jure qu'avec le caractère que vous avez, je ne suis pas étonnée que vous soyez restée vieille fille !

Clémentine : C'est que je ne suis pas vieille fille, Madame la Comtesse.
Stacia : ?

Clémentine : Non, je suis mariée depuis vingt-sept ans.

Stacia : Seigneur Jésus !... Mais je ne vois jamais votre mari...

Clémentine : Moi non plus, Madame. Il y a onze ans que je ne l’ai plus vu. Il est sorti un soir comme ça pour aller acheter des allumettes et il n'est jamais revenu !

Stacia : Depuis onze ans, grands dieux... et qu'est-ce que vous en pensez ?

Clémentine : Eh ben je pense… je pense qu'il n'a pas dû en trouver, Madame...

La comtesse rie en sortant de son Boudoir

Stacia : Ah ! Ah !
dialogues extrait du film Ils étaient neuf célibataires.
« Comment les autres hommes peuvent-ils vivre sans toi ? »

extrait d’Elles et Toi
« Comme on peut faire un mot délicieux d'un geste ! »

extrait de L'école des philosophes
« Comme nous sommes prétentieux avec nos enfants... nous leur donnons la vie... et nous voulons faire mieux, comme si c'était possible ! »

extrait de Mon père avait raison

lundi 2 février 2009

« Comme elle est noire, la petite avec une maman si blonde ?
Et alors, tu as peur qu’on suppose que l’enfant n’est pas de moi ?
Ah le principal Manuel est que l’on est l’impression qu’il est bien de toi. »

Extrait de La Malibran
« Combien de gens se croient tout permis dans leur ménage, sous prétexte qu'ils sont fidèles !... Or, ça ne leur donne pas le droit d'empoisonner la vie de l'autre et je ne sais pas jusqu'à quel point n'importe qui peut se permettre d'être fidèle !... Il faut que ce soit un privilège. Être fidèle, c'est, bien souvent, enchaîner l'autre. »

Extrait d’Une folie

dimanche 1 février 2009

« Citer les pensées des autres, c'est souvent regretter de ne pas les avoir eues soi-même et c'est en prendre un peu la responsabilité ! »

Extrait de L'amour et les femmes
« Cinq hommes armés qui m'ont conduit à la mairie !
Un instant, j'ai pensé qu'on allait me marier de force. »
« Chérie, je me demande si tu ne joues pas un trop grand rôle dans ta vie. »