lundi 24 novembre 2008

La biographie de Sacha Guitry

Sacha Guitry, de son vrai nom Alexandre Georges Pierre Guitry est né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg (Russie) au 12 de la Perspective Newski. Fils de l’illustre Lucien Guitry (1860 à 1925) grand comédien très célèbre à son époque et notamment comédien attitré d'Edmond Rostand. Pour l'agacer, les amis de Sacha l'appelaient : « Monsieur Sacha Guitry père », ce qui avait le don de l'exaspérer, et d'une mère comédienne, Renée de Pontry. Il arrive à l’âge de cinq ans en France. Il décède à Paris le 24 juillet 1957 au terme d’une vie riche & exceptionnelle.

Du théâtre au cinéma

Elève médiocre, Sacha Guitry se révèle très tôt brillant comédien, et bien vite un auteur et metteur en scène excellent. Il écrit lui-même ses propres pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l'interprétation. Nono (1905) remporte un vif succès. Mais l'échec de La Clef, en 1907, décourage un temps Sacha Guitry, et c'est le soutien indéfectible de son grand aîné Octave Mirbeau1 qui lui donne le courage de continuer : admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicitera une préface de lui pour sa Petite Hollande, en 1908, et lui consacrera une pièce, Un sujet de roman, qui sera crée, le 4 janvier 1924, par son père Lucien Guitry, dans le rôle du grand écrivain, et devait l'être aussi par Sarah Bernhardt, dans le rôle d'Alice Regnault2 mais la Divine est décédée avant la première.

Homme d'esprit à l'humour caustique, c'est Sacha Guitry qui découvre et lance Raimu3 dans Faisons un rêve. Il fait les délices du public mais s'attire également la jalousie des critiques qui voient en lui un prétentieux. C'est que l'homme est un peu cabotin, et trouve toujours le moyen de tirer la couverture à lui. Il est un peu l'opposé du théâtre du Cartel des quatre crée entre autre par Louis Jouvet4 et Charles Dullin. Chez lui, le décor est minimal, et rien ne doit détourner l'attention du public de l'acteur. Sacha Guitry utilise au théâtre les techniques qu'il va utiliser au cinéma : s'approprier les règles, les codes d'un genre pour mieux les faire siennes.

Mais avec le cinéma, les rapports vont d'abord être très tendus. Il fait une première tentative en 1915, en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son père, Rodin et Renoir père et fils entre autres. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques. Ce faisant, Guitry venait tout simplement d'inventer ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Mais il n'est pas convaincu.

Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre, et ne s'y met qu'en 1935. Comprenant que le cinéma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il se décide à mettre en boite certaines de ses pièces de théâtre. D'abord Pasteur, écrite par Sacha pour son père Lucien Guitry, et interprété par ce dernier, donnant libre cours à sa passion pour l'Histoire et les personnages historiques. Œuvre prophétique car dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères : « messieurs, je sais que je n'utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués ». Phrase lourde de sens qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu'il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne chance et donne le premier rôle féminin à son épouse Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s'y affirme un peu plus.

En 1936, il réalise à partir de la pièce qu'il a écrite Le nouveau testament. Si dans Pasteur, il y avait suffisamment de scènes en extérieurs pour faire oublier l'adaptation théâtrale, ce n'est pas le cas ici. Le sentiment de huis clos que procure chacune de ses propres adaptations théâtrales ira en s'accentuant avec le temps. Puis, toujours en 1936, il réalise Le roman d'un tricheur, pour beaucoup son chef-d'œuvre. Dans ce film, réalisé en muet, à l'exception de quelques scènes de dialogues, Guitry met en scène l'unique roman qu'il a écrit, Mémoires d'un tricheur. Il est le narrateur du film, et déjà son goût pour les histoires contées apparait. Si l'histoire peut sembler banale, elle est en fait un redoutable éloge du cinéma, art de l'illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films : jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d'évènements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales.

Dans les années 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et épouse Geneviève de Séréville qui sera la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a déclaré : « les femmes, je suis contre…tout contre ». En 1939, il est élu à l'Académie Goncourt, et réalise, Ils étaient neuf célibataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco5. Guitry y traite du mariage blanc, thème éternel. Mais le film est en prise presque directe avec l'actualité car l'histoire part d'un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Pour couronner le tout, le lendemain de la première de son film, la guerre éclate.

Les années noires

La situation se complique pour le parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale. Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités, notamment l'écrivain Tristan Bernard et son épouse, et parvient à mettre en scène Le Destin fabuleux de Désirée Clary, œuvre cocardière sur la célèbre fiancée de Napoléon, et Donne-moi tes yeux. À la Libération, il est victime d'une chasse aux sorcières, comme Henri-Georges Clouzot6 pour Le corbeau. Son attitude avec l'occupant allemand est jugée complaisante et il est incarcéré 60 jours sans motif, avant d'obtenir un non-lieu aussi ambigu que tardif (il avouera plus tard qu'il aurait préféré un procès). Ses détracteurs oublient qu'il s'est toujours opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne. Il s'en souviendra et lorsqu'il déclare à Pauline Carton, dans le générique de La Poison, que le décor de la cellule a été réalisé à partir de ses souvenirs, on sent poindre l'amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il déclare: « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu ». Il explique son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand7 qui soutint plusieurs régimes dans l'unique but de servir la grandeur de la France.

Les années 30 ont été des années de rêves et les années 40 des années noires ; les années 50 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d'Adhémar ou le jouet de la fatalité, mais en confie la réalisation à Fernandel, qui a déjà réalisé un film, car il est malade. Devant le résultat, Guitry s'estime trahit et intente un procès à Fernandel. Procès qu'il perd. Ce film annonce la suite de l'œuvre du cinéaste. Le ton est plus mélancolique (Le comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac), parfois caustique (Je l'ai été trois fois, La Poison, La vie d'un honnête homme), mais toujours comique (Toâ, Aux deux colombes, Tu m'as sauvé la vie). Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques : Si Versailles m'était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté. Mots d'esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n'oublie pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et voleurs, emmené par le duo Jean Poiret, Michel Serrault, et Darry Cowl y fait ses débuts dans une scène pratiquement improvisée mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu'il réalise avec l'aide de l'acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l'a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinéma de Guitry où l'on retrouve tout ce qui fait le sel de son œuvre : jeu avec les procédés filmiques, fidélité avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu'il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; c'est Clément Duhour qui le réalisera après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître.

Les femmes…

Sacha Guitry était un amoureux des femmes et fut d’ailleurs marié à cinq reprises. Il s’exprime ainsi au sujet du mariage « Vous ne pouvez pas savoir ce qu'on s'ennuie à Londres un dimanche ! Je m'y étais rendu le samedi, c'était déjà intolérable, le dimanche, c'était impossible, et le lundi je trouvais enfin quelque chose à faire : je me mariais. »

Bien qu'il n'ait pas la réputation d'être un amant magnifique (voici ce que dit de lui Yvonne Printemps) « Sur votre tombe, Yvonne, on écrira "Enfin froide..." ». Yvonne Printemps : « Vous, Sacha, je ferai écrire sur la vôtre : "Enfin raide..." » Et malgré sa posture de misogyne, Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices (encore que les trois dernières n'aient jamais eu à proprement parler la « vocation »). On lui reconnaît en outre de nombreuses liaisons avec des comédiennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse "Belle Epoque" Jane Avril8, les actrices de cinéma Simone Paris (qui consacrera plusieurs chapitres de ses Mémoires au récit circonstancié de leur romance) et Yvette Lebon, Pauline Carton9 etc.

A partir d'avril 1905, Sacha Guitry vit avec la comédienne Charlotte Lysès (née à Paris le 17 mai 1877). Lucien Guitry, ayant pour l'actrice des sentiments semblables à ceux de son fils, prend mal la chose (le père restera fâché 13 ans avec son fils). Mais Charlotte Lysès et Sacha Guitry se marient le 14 août 1907 à Honfleur. Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Séparés en avril 1917, leur divorce sera prononcé le 17 juillet 1918. Charlotte Lysès est décédée à Saint-Jean-Cap-Ferrat le 6 avril 1956.

En avril 1917, Sacha Guitry vit avec Yvonne Wigniolle-Dupé, dite Yvonne Printemps (née à Ermont le 25 juillet 1894). Il l'épouse à Paris le 10 avril 1919 avec comme témoins Sarah Bernhardt, Feydeau, Lucien Guitry et Tristan Bernard. Durant leur vie commune, Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprète un de ses films. Séparés le 15 juillet 1932, leur divorce sera prononcé le 7 novembre 1934. Yvonne printemps est décédée à Neuilly-sur-Seine le 18 janvier 1977.

A partie de 1932, Sacha Guitry vit avec Jacqueline Basset dite Delubac (née à Lyon le 2 mai 1907). Il l'épouse à Paris le 21 février 1935. Elle jouera 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée. D'autre part, elle interprétera 11 de ses films. Séparés le 15 décembre 1938, leur divorce sera prononcé le 5 avril 1939. Jacqueline Delubac est décédée à Paris le 14 octobre 1997.

A partie de 1939, Geneviève de Séréville (née à Saint-Just-en-Chaussée le 3 mai 1914) qui sera la première et la seule autorisée à porter le nom de Guitry. Premier mariage catholique, partage la vie de Sacha Guitry. Leur mariage est célébré les 4 et 5 juillet 1939 à Fontenay-le-Fleury. Elle crée 5 pièces de son mari à Paris, en reprend 4 autres à Paris ou en tournée et interprète 5 de ses films. Séparés en avril 1944, leur divorce est prononcé le 25 juillet 1949. Geneviève de Séréville est décédée à Neuilly-sur-Seine le 6 juillet 1963.

Lana Marcovici dite Marconi (née le 8 septembre 1917) vit avec Sacha Guitry à partir de mai 1945. Il l'épouse à l’église orthodoxe Roumaine le 25 novembre 1949 à Paris. Elle crée 7 pièces de son mari, en reprend 2 autres et interprète 12 de ses films. Lana Marconi est décédée à Neuilly-sur-Seine le 8 décembre 1990.

En résumé

Sacha Guitry a eu une vie extraordinaire. Il était le fils de Lucien Guitry qui fut un très grand acteur de théâtre, voir même le plus grand comédien de son temps et auquel Sacha Guitry voua une admiration sans bornes bien qu’ils furent fâchés quelques temps. Il eut comme amis de grands peintres comme Claude Monnet dont il possédait plusieurs tableaux. Ajoutons que Sacha Guitry (piètre peintre il faut quand même le dire) eu l’honneur de faire un portrait de Claude Monnet. Mais il côtoya en outre de grands écrivains comme Alphonse Allais (rencontré en 1905 et avec qui il écrivit une pièce), Georges Courteline, Octave Mirbeau, Georges Feydeau, Tristan Bernard, Anatole France, Edmond Rostand. Ainsi il eut comme amis intimes les plus grands génies du début de ce siècle. Il leur témoignera son admiration en les filmant en 1915 dans un film Ceux de chez nous qui les présente en pleine séance de travail. Collectionneur averti, il eut une passion pour les œuvres de ses amis et en fut grand amateur. Il n’hésitera pas en outre à mettre aux enchères de très belles pièces afin de participer à des œuvres de charité.

Entre 1903 et 1954, il fait éditer ou publier 32 ouvrages divers, 9 œuvres posthumes suivront. Sa bibliographie comporte plus de 210 volumes. De 1929 à 1956, il rédige 16 préfaces pour divers ouvrages. De 1902 à 1957, il signe près de 900 articles de presse. De 1908 à 1955, il donne une quarantaine de causeries diverses. De 1921 à 1956, il participe à 268 émissions de radio ou de télévision. De 1920 à 1955, il enregistre une trentaine de disques. Il a dessiné plusieurs centaines de caricatures, peint plusieurs dizaines de tableaux, sculpté 3 bustes de Jules Renard.

L’œuvre de Sacha Guitry homme d'esprit et brillant comédien, est colossale. Elle lui a apporté la gloire et le succès à la mesure de son immense talent. A la fois auteur de comédies théâtrales, dialoguiste, scénariste, comédien et réalisateur de cinéma, il a réalisé 36 films (dont 17 sont tirés de son théâtre et 19 réalisés à partir de scénarios originaux) et 124 pièces de théâtre en 56 ans de vie artistique. Beaucoup de ses pièces furent de grands succès et sont restées comme des classiques du théâtre français. Il fit les délices d'un public bourgeois avec des comédies légères, mais souvent spirituelles et inventives, qu'il porte par la suite au cinéma. De fait, la critique reprocha longtemps à ses films de n'être que du « théâtre filmé ». Il eut également l’honneur de les jouer en tournée à l’étranger et devant des monarques. Néanmoins il s’agit souvent de longs monologues qu’il interprète lui-même. Les autres acteurs faisaient souvent office de faire-valoir et permettaient à Sacha Guitry de reprendre son souffle.


1 Octave Mirbeau (né le 16 février 1848 à Trévières, Calvados et décédé le 16 février 1917 à Paris) est un écrivain français, qui a connu une célébrité européenne et de grands succès populaires, tout en étant également apprécié et reconnu par les avant-gardes littéraires et artistiques, ce qui n'est pas commun. Journaliste influent et fort bien payé, critique d'art doté d'un goût très sûr, pamphlétaire redouté, il a été aussi un romancier novateur et un dramaturge, à la fois classique et moderne, qui a triomphé sur toutes les grandes scènes du monde.

2 Alice Regnault, née Augustine-Alexandrine Toulet (le 5 février 1849 décédée le 12 juillet 1931), est une actrice française et une horizontale de haut vol. Après une modeste carrière théâtrale commencée en 1871, où on a plus souvent loué sa beauté que son talent, elle est devenue très riche grâce à ses succès galants et a pris une retraite prématurée, en 1881. Elle est surtout connue pour avoir épousé en catimini l'écrivain Octave Mirbeau, en mai 1887, et pour l'avoir trahi au lendemain de sa mort en faisant paraître un faux Testament politique d'Octave Mirbeau, rédigé par l'ancien pacifiste et antimilitariste Gustave Hervé, converti au bellicisme.

3 Jules Auguste César Muraire dit Raimu est une vedette de music-hall, un comédien de théâtre et un acteur de cinéma français, né à Toulon dans le Var le 17 décembre 1883 et décédé le 20 septembre 1946 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il est un des grands monstres sacrés du cinéma français des années 1930, pionnier de cinéma parlant, et acteur comédien comique troupier d'origine méridionale fétiche du cinéaste et écrivain Marcel Pagnol.

4 Louis Jouvet né le 24 décembre 1887 à Crozon, Finistère, décédé le 16 août 1951 à Paris est un acteur et metteur en scène français.

5 Elvire Popesco, pseudonyme d’Elvira Popescu, est une actrice française d'origine roumaine, née à Bucarest le 10 mai 1894 et morte à Paris le 11 décembre 1993.

6 Henri-Georges Clouzot (né en 1907, décédé en 1977) est un réalisateur, scénariste, dialoguiste et producteur de cinéma français.

7 Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand, est un homme politique et diplomate français, né le 2 février 1754 à Paris, mort dans cette même ville le 17 mai 1838.

8 Jane Avril de son vrai nom Jeanne Beaudon est née en 1868 et décédée en 1943 est une des danseuses de French Cancan, partenaire de Mistinguett, les plus célèbres du cabaret Le Moulin Rouge, elle eu comme surnoms Jane la Folle (de danse) et Mélinite. En 1935, elle danse pour la dernière fois avec Max Dearly. Elle mourut très pauvre sous l'Occupation. Le peintre Toulouse-Lautrec fit d'elle, des portraits passés à la postérité. Elle fut une des patientes hystérique du docteur Jean Martin Charcot.

9 Pauline Carton, de son vrai nom Pauline Aimée Biarez née le 4 juillet 1884 à Biarritz et décédée le 17 juin 1974 à Paris, fut une actrice de théâtre, de cinéma et chanteuse française. A partir de 1927, Sacha Guitry, dont elle devient la confidente et la (non officielle) chargée de casting, lui offre un rôle dans une vingtaine de films : Le Nouveau Testament (1936), Le Roman d'un tricheur (1936), Quadrille (1938), ou encore Assassins et Voleurs (1957).

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