mercredi 26 novembre 2008

Anecdotes sur Sacha Guitry


■ A Janson de Sailly, lycée dans lequel il ne passa qu'un mois, ses condisciples qui ne l'aimaient pas l'appelaient « Pacha » ou « Crachat ».

■ A 18 ans, il a publié un recueil de caricatures contenant des croquis de personnalités comme Tristan Bernard, Anatole France, Jules Renard, Monnet.

■ Comme il l'explique dans son discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du centenaire de Janson de Sailly, il fut expulsé de 11 lycées différents. Il explique dans un de ses ouvrages que c'est suite aux déplacements de son père qu'il a redoublé sa sixième 10 fois. En effet, à l'époque, on recommençait l'année si l'on changeait d'établissement, ce qui était périodiquement son cas. Il fêta ses 18 ans en sixième et arrêta là ses brillantes études.

■ Comme le fisc lui réclamait de l'argent, Guitry alla voir le secrétaire d'Etat aux Beaux Arts qui l'envoya à Edgar Faure, ministre des Finances. Après quelques échanges, Guitry prononça cette phrase : « Louis XIV ne réclamait pas d'impôts à Molière », et il fut convenu que l'Etat se paierait post mortem sur les collections de l'auteur.

■ Durant l'hiver 1889, à 4 ans, son père, Lucien Guitry, en pleine séparation d'avec sa femme, sort avec Sacha pour chercher des gâteaux au coin de la rue, et l'enlève aussitôt jusqu'en Russie, lieu de ses futures représentations. Sacha y rencontrera le Tsar. Ce sera là-bas qu'il entendra que son père « va jouer tous les soirs pour travailler ».

■ En 1915, Guitry réalise Ceux de chez nous un court-métrage avec une caméra amateur, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il prend soin de noter tout ce que les prestigieux intervenants disent, et le répète mot pour mot lors des diffusions qu'il donne. Sans le savoir, Guitry a inventé ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Coup de maître dans un cinéma encore muet, et amusant paradoxe pour un homme qui a toujours privilégié le théâtre, et qui lui a consacré sa vie.

■ Le divorce par consentement mutuel n'étant pas reconnu à une époque, des lettres d'injures mutuelles étaient exigées de la part des deux parties pour en obtenir le prononcé. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, on reconnaît nettement sa patte d'humoriste dans les lettres fournies par les deux parties.

■ Malgré le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalités de la résistance, Sacha Guitry fut quelque temps injustement soupçonné de collaboration à la Libération, inculpé (il porta les menottes) et incarcéré pendant 60 jours d'où son livre « 60 jours de prison ». Un non-lieu complet fut prononcé. « Il n'y avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui déclara par ailleurs : « La Libération ? Je peux dire que j'en ai été le premier prévenu ». Pour la petite histoire, ce fut Alain Decaux qui évita le pillage de sa maison. De son arrestation, il dira : « ils m'emmenèrent menotté à la Mairie. J'ai cru qu'on allait me marier de force ! »

■ On lui doit la célèbre citation « Moi, je suis contre les femmes.... tout contre » et cette demande en mariage à sa dernière épouse : « Mademoiselle, voulez-vous devenir ma veuve ? »
■ Sacha est le diminutif russe d’Alexandre. Le tsar Alexandre III était en effet son parrain.

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